LES SEIGNEURS DE TURNY

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a) Les seigneurs de Turny

En 1141 Turny, village affranchi et son territoire actuel, appartenait dans des limites qui ne sont pas exactement connues :

- en partie à la famille GUERRIN, Seigneur de Venizy. Sa femme Pétronille et son fils donnèrent aux moines de Pontigny une partie de la forêt de Malgouverne (Annuaire de l'Yonne année 1854),

- en partie à MAINARD, Seigneur de Turny. En effet, par une charte de 1153 (Annuaire de l'Yonne année 1854) donnant tous les alleux, c'est à dire toutes les propriétés héréditaires exemptées de toute redevance. On apprend que MAINARD est Seigneur de Turny. Son fils Juldiunus lui a probablement succédé,

- en partie aux Templiers.

En 1247, Errard DE BRIENNE, gendre d'Henri II -Comte de Champagne- Seigneur de Turny, accorda avec sa femme la Comtesse, le droit d'usage aux habitants dans la forêt de Saint-Pierre.

Au début du XIIIème siècle, Turny ainsi que Saint-Etienne de Barbuise (canton d'Arcis-sur-Aube) étaient sous l'autorité D'ERMANJART DE RACINE, appelé aussi ERMANJART DE SAINT-ETIENNE, DU MARTROY ET NOZAY.

Au XVème siècle, la famille SAINT-ETIENNE de très ancienne noblesse champenoise qui a sans doute un rapport avec ERMANJART DE SAINT-ETIENNE était propriétaire des terres de Turny.

Pierre DE SAINT-ETIENNE est Seigneur de Turny avant 1493, date de sa mort. Sa fille Anne DE SAINT-ETIENNE épouse Jean DE L'ESPINASSE le 28 avril 1493 (Bulletin Soc. Sciences Historiques 1973 : Les L'Espinasse de Champagne - P.29)

Jean DE L'ESPINASSE est issu d'une des quatre baronnies de Semur-en Brionnais, située entre Saint- Forgeux-l'Espinasse et Saint-Germain-l'Espinasse. Il devient donc Seigneur de Turny. Le bois de l'Espinasse, près de Linant, pourrait bien devoir son nom à ces Seigneurs DE L'ESPINASSE qui ont régné pendant plusieurs générations sur le territoire.

Leur fils Antoine DE L'ESPINASSE, qui a vu l’église actuelle en construction, succède à son père au début du XVIème siècle. Il épousera Jeanne CHEVILLARD, fille d'Etienne CHEVILLARD et de Jeannette LE FEVRE.

De cette union naîtront deux enfants. Edmée, en septembre 1529 et François.

Les armes d'Antoine DE L'ESPINASSE sont : "d'azur à la bande d'argent, au lambel de même brochant sur le tout" (Voir blason à la suite).

Antoine DE L'ESPINASSE mourut en 1553. Le partage des biens en deux parties créa deux seigneuries :

- François, devint François 1er DE L'ESPINASSE, Seigneur de Turny,

- Sa soeur Edmée épousa Sieur Mery DE VERAC, lequel devint également Seigneur de Turny.

François 1er DE L'ESPINASSE épousa Hèlène DE BOLLANGER, fille d'Edme DE BOLLANGER, Sieur de La Motte. Ils eurent deux enfants.

- Gabriel, né le 12 juillet 1555, semble ne pas avoir vécu,

- François, né le 3 novembre 1558 , deviendra François II.

François 1er DE L'ESPINASSE meurt en 1563. Sa femme Hèlène DE BOLLANGER se remaria à Hubert DE MARETZ, Seigneur de Chambelure, qui meurt le 3 décembre 1566

De son coté, Edmée DE VERAC (soeur de François ler) eut une fille Françoise qui épousa Charles DEFAILLONS qui devint Seigneur "des Varraines", Turny et Bourquelibaud. De cette union naquit Gabrielle DEFAILLONS.

François II DE L'ESPINASSE succède à son père François 1er. Durant toute sa minorité, il sera sous la tutelle de son oncle Mathieu DE BOLLANGER.

Il épousa Gabrielle DEFAILLONS, sa cousine, le 5 octobre 1576 et ce mariage réunifie ainsi la Seigneurie de Turny qui avait été partagée par Antoine DE L'ESPINASSE entre le frère et la soeur (Edmée et François ler).

Ainsi en 1581-1584, François II DE L'ESPINASSE est dit homme d'arme de la compagnie d'ordonnance de Monsieur DE SAUTOUR.

François II et Gabrielle auront trois enfants : Louise, Jean en 1579, et Charlotte.

Le 9 mars 1599 a lieu le partage de la succession de feu François II DE L'ESPINASSE entre ses trois enfants, chacun pour un tiers.

Ces derniers héritent par ailleurs d'autres biens, le 6 septembre 1629, de Françoise DE FAILLONS leur grand-mère qui avait épousé, en seconde noces Gaston DE LINANT, Escuyer Seigneur de Foulx, demeurant à Turny.

Les biens partagés furent vendus au début du XVIIème siècle à Robert PIEDEFER, Seigneur de Champlost qui vivait en 1606. 

Son fils appelé également Robert PIEDEFER, était Ecuyer de la petite écurie du roi, et  repris la succession. Il était alors "Seigneur de Guyencourt, Turny, et Bouley en champagne". Ce dernier est décédé le 13 juin 1627et fut inhumé à Guyancourt. 

La pierre tombale de Robert PIEDEFER(fils) est maintenant fixée au mur de l'église Saint Victor de Guyancourt (78280 Yvelines) construite au XVème siècle.  Les inscriptions de la pierre tombale sont :

 

CY DESSOULZ GIST LE CORPS DE MESSIRE ROBERT DE PIEDEFER
CHEVALLIER SEIGNEUR DE GUYENCOURT DE TURNY ET DE
BOULEY EN CHAMPAGNE, ESCUYER DE LA PETITE ESCURIE DU
ROY, QUI DECEDA LE 13 ième JOUR DE JUIN 1627

 

 

Robert PIEDEFER revendit la Seigneurie de Turny et bouley le 3 septembre 1617 à Martin TABOURER, conseiller secrétaire du Roi, Receveur de ses finances, Seigneur de Boulay. De son union à Marie Madeleine DE CANTO, Martin TABOURER, a eut une fille : Madeleine.

Madeleine TABOURER épousa Charles de BARBEZIERE   avant 1650. La dot fut la terre de Turny.

Selon Catherine NAY, dans son ouvrage "le Noir et le Rouge" - P.23, Il est possible que Charles DE BARBEZIERE Seigneur de Turny soit à l'origine d’une souche commune à François MITTERAND et le Prince DE GALLES Charles

Dès 1650, Charles DE BARBEZIERE possède Venizy racheté au Prince DE CONDE, Henri DE BOURBON, et Turny de par son alliance à Madeleine TABOURER.

A cette époque, le Bas-Linant, La Motte, les Seignelays ne faisaient pas partie du domaine de Turny. Le Fays et ses bois alentours qui appartenaient au Prince DE CONDE encore en 1642 sont la propriété du Seigneur de Turny en 1650.

Charles DE BARBEZIERE, Comte DE CHEMERAULT, qui avait édifié le château de Turny et obtenu pour la Comugne quatre foires annuelles en 1666 mourut en 1677 et fut inhumé dans l'église.

Il laissa deux fils

- André Augustin né le 28 mars 1651,

- Jean Noël né le 5 décembre 1663.

Suite à la mauvaise gestion des biens, Turny et Venizy furent saisies en 1683 et vendues séparément.

Grâce à des incidents, la saisie ne fut effective qu'en 1688.

Le fils DE CHEMERAULT, Jean Noël racheta la terre de Turny en empruntant 50 000 livres. Cette somme fut remboursée à ses créanciers grâce à la dot de sa femme, Françoise Hèlène DE MOREUIL.

Il mourut très tôt en 1710 sans enfant. La jeune veuve se retira au château de Turny où elle vécut très âgée, dans l'isolement.

Avant de mourir, le Comte son mari, avait pris des dispositions testamentaires en1729 en faveur de Monsieur DE CHAUVELIN, né en 1685 à AMIENS.

Celui-ci était 

    -  Conseiller au grand Conseil (1706)

    -  Maître des requêtes (1711)

    -  Avocat Général au Parlement de Paris,  1715

    -  Secrétaire d'Etat des Affaires Etrangères sous Louis XV, en 1717.

   - Président  à mortier au Parlement de Paris (1718) 

   -  puis devint Mécène du Cardinal FLEURY 

   - Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit 

et enfin Garde des Sceaux de France 1727-1737)

Il est à noter que le testament fut contesté puis attaqué en justice par une famille AUREFFERE qui se disait héritière légale.

Monsieur DE CHAUVELIN, à l'apogée de sa gloire, n'avait que 40 ans. Il fut trahi par la Cour qui conseilla le Cardinal après de terribles accusations.

Monsieur DE CHAUVELIN dont le portrait figure ci-dessous, fut exilé à Bourges et plus tard en Auvergne. En 1737, pendant le temps de sa disgrâce, il fit quelques apparitions à Turny. Il mourut à Paris en 1762, à 77 ans. (En savoir plus)

Photos Amélie MOREAU (Toulouse septembre 2004 Musée des Augustins)

PORTRAIT DE GERMAIN LOUIS DE CHAUVELIN, 
Tableau de peinture à l'huile sur toile de 1727 
(Dimensions :"H. : 146.5 ; L. : 111.6")

Longtemps considéré comme un portrait de Jean RACINE, pourtant mort en 1699, cette toile présente en fait Germain-Louis de CHAUVELIN, marquis de Grosbois (1685-1762), personnage considérable qui fut notamment Garde des Sceaux en 1727, avant d'être nommé Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères.
le peintre Hyacinthe RIGAUD le représente ici dans son costume de premier magistrat de France, dans une attitude très solennelle, avec des traits immobiles, un regard sérieux fixant un interlocuteur invisible, et un air quelque peu hautain. Drapé de noir, il est assis dans un fauteuil de bois doré, et tient un pli portant l'adresse "Au Roy". Le peintre, par ce procédé, témoigne de l'importance du personnage. La masse sombre du manteau noir est éclairée par des reflets de lumière qui soulignent les plis du tissu. Dans ce tableau sont résumés les talents du spécialiste de la peinture de cour qu'est alors Hyacinthe Rigaud : son personnage est présenté dans une attitude empreinte de noblesse et dans un décor somptueux de riches velours qui dissimulent en partie une colonne cannelée. Nous nous trouvons ici devant un exemple type du portrait d'apparat, particulièrement apprécié durant le Grand Siècle."

AUTRE PORTRAIT DE GERMAIN LOUIS DE CHAUVELIN (non daté)

La fille de Germain Louis De CHAUVELIN, Madame Anne Sabine Rosalie DE CHAUVELIN épousa le Vicomte Jean Françoisc-François De  LA ROCHEFOUCAULD le 17/04/1752. 

Portrait de Madame Anne Sabine Rosalie DE CHAUVELIN épouse de jean Françoisc-François De  LAROCHEFOUCAULD 

Source : Hôpital LAROCHEFOUCAULD- PARIS.  (Photo D.QUERO Université la Sorbonne Paris 4)

Ainsi arrivait à Turny un personnage important membre d’une  grande et très ancienne famille Royale européenne. (voir Généalogie).

Apparue en 1019 avec Foucauld, seigneur de La Roche, la famille de La Rochefoucauld a longtemps été considérée comme une branche des Lusignan en raison de la similitude de leurs armes. Il semble en réalité que Foucauld était un proche parent du vicomte de Limoges, descendant d’un Grand de la Cour de Charlemagne. Seules quatre autres familles en France dont celle des Capétiens, peuvent se prévaloir d’une telle ancienneté.

Jean Françoisc-François De  LA ROCHEFOUCAULD était Gouverneur de CHARTRES, Colonel du Régiment Royal, Mestre de camp des armées du Roi. Ce nouveau seigneur de turny né le 18 octobre 1735 est mort le 24 mars 1789.

Il exerçait la justice à Turny et Linant et  lorsqu'il présidait le Tribunal et rendait les sentences, il prenait les titres de :

-   Comte de Morville,  (titre qu’il tenait de sa  mère Jeanne DE FLEURIAU DE MORVILLE née en 1711, décédée le 19 avril 1768)

-   Marquis de Surgère, (6ème et dernier Comte de Surgère,  titre qu’il tenait de son arrière-arrière grand-mère : Hélène de FONSEQUE

-  Baron de Venizy, Seigneur de Turny, Linant, Courchamps, Boulay Fontaine et autres lieux.  

- Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit à partir de 1776

Les armes de la famille DE LA ROCHEFOUCAULD sont : Burelé d'argent et d'azur à trois chevrons de gueules brochants (Voir blason à la suite) .

Ce nouveau seigneur organisa de grandes chasses, attira de nombreux hôtes au château, où il y passait les étés.

Ses écuries pouvaient contenir cent chevaux. Quelques personnalités importantes lui rendirent visite comme Maximilien Mercader DE ROHAN GUENEMEE, Archevêque de Bordeaux puis de Cambrai.

La table était toujours somptueusement servie, on comptait, jusqu'à soixante et quatre vingt convives dont la moitié étaient logés au château avec tous leurs domestiques.

Les dépenses étaient considérables. Le Vicomte Jean Françoisc-François De  LA ROCHEFOUCAULD faisait venir de Troyes et de Tonnerre ses provisions de bouche deux fois par semaine. Ces grandes réunions donnaient lieu à des fêtes et des spectacles.

L'immense vestibule qui donnait entrée dans l'intérieur du château permettait d'y installer une scène spacieuse et un parterre pouvant contenir au moins cent cinquante spectateurs. Un matériel théâtral très important existait, la jeunesse de Turny participait aux rôles. A la Révolution, ce matériel fut transporté à Saint-Florentin où il servit à l'élaboration du théâtre de cette ville.

Dans les années 1760, un voleur de bois fut tué par un garde du Vicomte. Cette exécution expéditive faillit amener une émeute.

Le Vicomte Jean Françoisc-François De  LA ROCHEFOUCAULD mourut à Paris au début de l'année 1789, dans les grondements de la Révolution, laissant deux enfants et sa veuve.

Dans la tourmente de la période post-révolutionnaire, Madame DE LA ROCHEFOUCAULD née CHAUVELIN due faire face au pouvoir municipal de la toute nouvelle commune de Turny avec ses limites actuelles.

Le Vicomte Jean Françoisc-François De  LA ROCHEFOUCAULD eut cinq enfants dont 3 moururent au début de leur vie.

 - Louise Charles, (*1754, +1757)

- Alexandre Louis Eugene,  mort né en 1760

- Rosalie Alexandrine, né le 13/8 1753,  mariée à ARMAND Alexandre Roger Cte de Duretal, et Duc D'ESTISSAC (*Paris 19.10.1748, +Paris 17.3.1774,) fut guillotinée à Paris le 8 mars 1794,  20 ans après la mort de son mari

- Alexandrine Espérance Aglaé, (1759-1760)

- Anne Dominique, (1761- 1764)

- Le Vicomte Ambroise Polycarpe DE LA ROCHEFOUCAULD, seul survivant de la famille, né le 22 avril 1765 et mort le 2 juin 1841 Ministre de la maison du roi fut le dernier "Seigneur de Turny".  

Marié en 1779  à Françoise Augustine Bénigne  Le Tellier de Montmirail, petite fille de François Michel César 41ème baron de Montmirail, il devint ainsi duc de doudeauville  (titre hérité des Le Tellier transmis du côté d’Estrées, devenu aussi Baron de Montmirail.  (4 juin 1764 - 2 juin 1849), 42ème baronne de Montmirail

Les deux époux reposent dans le caveau du couvent de la chapelle de Montléan

Ci dessus : Ambroise Polycarpe DE LA ROCHEFOUCAULD, Duc DE DOUDEAUVILLE, Baron de MONTMIRAIL et son épouse Françoise Augustine Bénigne Le Tellier de MONTMIRAIL.

 A.P DE LA ROCHEFOUCAULD porte ci dessus les insignes de  Commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit 

Ce Portrait de Bénigne illustre le frontispice du livre de la Bienheureuse Mademoiselle de Montmirail 

Source : galerie de portraits au château de Montmirail  

 http://www.chateauxetjardins.com/Montmirail/Pages/Page%20Barons/Page42Benigne2.html

Ambroise Polycarpe DE LA ROCHEFOUCAULD avait fait sa rhétorique à 14 ans. Il était Grand d'Espagne et Duc de Doudeauville. A 16 ans, il était père de famille après avoir épousé une descendante du Grand LOUVOIS, Madame DE MONTMIRAIL : Bénigne LE TELLIER le 8 avril 1779

A 23 ans, il est Major des Dragons de Montmorency, à 26 ans Grand Bailli de Chartres. Il présidait par ailleurs l'assemblée des Electeurs qui avait à nommer les députés aux Etat Généraux. Il fut ensuite Président de Chambre de la Noblesse.

Toute la noblesse souhaitait le rétablissement de la monarchie en France. Néanmoins, l'évolution des événements les amenèrent à émigrer.

Dans l'église de Turny, les blasons aux chevrons sont détériorés par les révolutionnaires. On devine ci dessous le blason de la famille DE LA ROCHEFOUCAULD

Ambroise Polycarpe DE LA ROCHEFOUCAULD, fuyant la guillotine, parcourut donc l'Europe pour "s'instruire". A son retour en France, sous Napoléon 1er en 1800, il séjourne au Château de Turny.

En 1804, il fait partie du Conseil Général de la Marne. Il résidait à Montmirail.

Chaque année, il venait visiter son château à Turny. Il était accueilli par des démonstrations de joie et les honneurs, on sonnait les cloches à son arrivée.

Très sensible à ces marques de reconnaissance, le Duc DE DOUDEAUVILLE versait chaque fois de nouvelles aumônes.

A la restauration, il fut nommé Commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit puis Ministre d'Etat.

En 1818, il contribue à réorganiser l’Ecole Supérieure Polytechnique.

Il propage les nouvelles méthodes d'enseignement populaire, s'occupe de l'institution des sourds et muets, des prisons et encore de nombreuses oeuvres caritatives.

Il devient en 1830 neuvième Président de la Société de Géographie fondée en 1822  http://www.socgeo.org/11.htm

A Turny, l’école des filles tenue par des religieuses fut une création du Duc DE DOUDEAUVILLE. Une rente perpétuelle de huit cents livres étant constituée par le Comte JOLIVET d'Avrolle pour l'entretien d'un instituteur. Par ailleurs, il organise des distributions de biens pour les pauvres.

Plus tard, rendu à la vie privée, il continua son action sociale notamment en visitant les hôpitaux à l'époque du choléra.

Ambroise Polycarpe DE LA ROCHEFOUCAULD, Duc DE DOUDEAUVILLE mourut le 2 juin 1841 à l'âge de 76 ans des suites d'une maladie après une douzaine d'opération que Bénony DURANTON contemporain de cette époque, présente comme étant "la maladie de la pierre". (Annuaire de l'yonne 1854 P.445)

Le fils du Duc, Louis François Sosthéne DE LA ROCHEFOUCAULD (né à Paris le 15/02/1785 et mort au château d’Armanviller le 5/10/1864) hérite des biens en 1849 et ne peut faire face aux investissements nécessaires à l'entretien du château.

Louis François Sosthéne DE LA ROCHEFOUCAULD fut marié 2 fois et eut 5 enfants.

-         Le 4/02/1807 mariage à Paris avec Elisabeth de Montmorency Laval  (Née le18/08/1790 – décédée le 27/6/1834,) et dont il eut 4 enfants.

Entre 1834 et 1841 il cherche une épouse fortunée. En 1837  il sera fiancé durant  6 semaines à une aristocrate anglaise Margaret TROTTER âgée de 28 ans  alors qu'il en avait  52. Le mariage sera annulé au dernier moment parce que la richesse de Miss TROTTER n'était pas assez conséquente selon une version des faits. Parce que il y avait une incompatibilité dans les religions des deux futurs époux selon la seconde version. C'est cette dernière explication que Sosthéne de la ROCHEFOUCAULT présente lui même dans ses mémoires en décrivant l'histoire de"Son bref engagement auprès de Miss Margaret Trotter en 1837"

-         Le 18/8/1841, mariage  avec la veuve Angélique Hermine de la Brousse de Verteilhac,  qui avait été l'épouse de l'aristocrate Felix Bourbon-Conti. (Mme de la Brousse de Verteilhac mourut en 1881) Il eut un enfant. 

Il est à noter que Mme de Verteilhac et Louis François Sosthéne ont été parrain et marraine de la cloche "Marie" fondue en 1850. Ce parrainage est mentionné sur la cloche.

Louis François Sosthéne DE LA ROCHEFOUCAULD  écrit ses mémoires dont 15 volumes furent publiés l’année de sa mort. Ces écrits sont archivés à la Bibliothéque Nationale de PARIS

En 1850, il vend les vastes propriétés rurales qui entourent le château. Un peu plus tard, il fut question d'établir une voie ferrée qui relierait Strasbourg et Lyon et qui devait traverser le petit parc du château. Ce projet de tracé vivement contesté par les habitants ne fut pas réalisé.

La famille DE LA ROCHEFOUCAULD compte un nombre important d’enfants et petits enfants. Elle vend peu à peu la totalité de ses biens, et quitte Turny. En 1898, la famille DE LA ROCHEFOUCAULD possède encore 667 hectares de biens immeubles (Questionnaire agricole année 1899 ).

Yolande DE LA ROCHEFOUCAULD, née le 20 juin 1849, épouse le Duc de LUYNE le 5 décembre 1877.

Le 19 juin 1901, le Comte Edouard DE LA ROCHEFOUCAULD épouse Marie Camille DE COLBERT, fille du marquis DE COLBERT, Général de Division.

C’est un Monsieur FOURREY, ancien ouvrier agricole du seigneur qui revenant de travailler d’Argentine, acheta les trois fermes au début du XXème siècle.

Ses trois héritiers Delphin, Irenée et Lucien FOURREY se partagèrent le domaine pour l’agriculture.

b) Emblèmes et blasons des seigneurs de Turny.

C'est au XIIème siècle, au coeur des batailles médiévales, qu'est née l'héraldique.

Il était en effet nécessaire, pour les combattants d'un même camp, de se reconnaître dans la confusion des mêlées en peignant leurs boucliers de couleurs vives ou de signes, simples ou stylisés, visibles et reconnaissables de loin.

Depuis, l'écu a conservé la forme du bouclier (arme défensive et le mot "armes" ou armoirie est toujours employé pour désigner le blason).

Ces emblèmes distinctifs sont bientôt repris sur la bannière (ou le pennon ) du seigneur, lequel ne tarde pas à s'y identifier.

Le blason, comme le nom, devient alors un moyen de désigner la personne.

C'est ainsi qu'on le retrouve sur des sceaux dont l'apposition équivaut à signature.

C'est d'ailleurs par les sceaux que les armoiries vont s’étendre aux communautés, aux institutions, aux corporations, aux villes et aux bourgades.

Les seigneurs de Turny possédaient des armoiries spécifiques à leur famille.

Plus une trace de ces emblèmes n'existe à Turny. Au nom de la Révolution Française tous ces symboles ont été détruits. En effet, un décret ordonnait « que tous les emblèmes de la royauté ainsi que les écussons, armes et en général, tous signes représentant la royauté ou la féodalité fussent détruits ».

Deux extraits du registre de la municipalité de la commune de Turny (district de Saint-Florentin) datant des 10 et 11 brumaire de l'an II (30 et 31 octobre 1793) ( Archives Départementales de l’ Yonne - Q 498,  B.I.M n°33 - novembre 1993 - P.20 ) nous apportent des informations à la fois sur l'état d'esprit des citoyens Turrois face à la noblesse et sur leur détermination à l'application du décret précité. Ils nous produisent également des informations sur les armoiries qui existaient dans ce château.

"Le 10 Brumaire, l'an 2 de la République française indivisible, les officiers municipaux de la commune de Turny assemblés à leur bureau ordinaire, un membre a dit qu’il avait été publié un décret qui ordonnait que tous les emblèmes de la Royauté ainsi que les écussons armes et en général tous les signes qui ressentent la royauté ou la féodalité fussent détruits, que l'exécution de ce décret devait se faire dans les délais prescrits sous la peine que les maisons ou édifices où se trouveraient ces emblèmes seraient confisqués au profit de la République, que dans le temps, la municipalité avait fait effacer un cordon qui était autour de l'église mais qu'il pouvait être encore au château de Turny des emblèmes de la féodalité ou de la Royauté et qu'en conséquence, il demandait que dans les plus courts délais il fut nommé un commissaire pour faire la visite de ce château, d'en faire baisser les ponts-levis qui sont audit château, qu'il demandait qu'il en fut délibéré sur le champs(…)

Le sieur Jacques CHARLOIS substituant le Procureur de la commune, entendu,

Les officiers municipaux venus aux opinions, les suffrages recueillis, considérant que la loi qui ordonne l'enlèvement des signes de la féodalité et de la Royauté ne pouvait souffrir aucun délai, Considérant que les ponts du château étant toujours levés, il était censé château-fort, Arrête que les membres composant le comité de surveillance avec les citoyens Jean FOURREY Maire et Jacques CHARLOIS, officier municipal se transporteront demain audit château, qu'ils notifieront au régisseur de faire baisser les ponts et de ne pas les relever, de faire la visite dans l'intérieur, caves et toutes les chambres, d'en dresser le P.V et d'en référer à notre bureau pour y être statué suivant la loi.

Signé sur le registre

Ce second extrait permet de découvrir quels étaient les emblèmes et les blasons existant dans le château du BasTurny.

"Le 11 brumaire, pour les officiers municipaux et les membres composant le comité de surveillance de la commune de Turny, il a été fait lecture de l'Arrêté d'hier concernant la visite domiciliaire au château de Turny.

A l'instant sont comparus à notre bureau les citoyens MANOIT ET GARDON, commissaires envoyés par la société populaire de Saint-Florentin, qui nous ont dit qu'il leur avait été donné avis qu'il existait au château de Turny des emblèmes de la féodalité.

Ils en ont de suite déposé leurs pouvoirs sur le bureau et aussitôt nous avons fait lecture de notre Arrêté d'hier qui est conforme aux intentions de la société populaire, qu’ils étaient invités de vouloir bien les accompagner dans la visite qu'ils étaient sur le point d'effectuer, et de suite avec les dits commissaires, nous nous sommes transportés audit château à l'heure onze du matin où étant arrivés au devant de la façade principale du dit château , au péristyle, entouré de fossés spacieux et remplis d'eau, dont les entrées au Nord et au midi s’opèrent par deux pont-levis qui étaient levés, ce qui signifie bien un château fort quoiqu'il n'ait ni tour ni tourelle.

Etant entrés dans la cour après en avoir fait baissé le pont (... ) du côté dudit péristyle qui donne au Nord, nous avons remarqué sur trois grillages en fer sur le balcon parsemé et orné de fleurs de lys, ensuite nous avons remarqué au frontispice dudit péristyle, nous avons reconnu qu’il paraissait un blason recouvert de mortier seulement. et pour nous en assurer nous avons fait monter le citoyen Laurent ROUSSEAU, domicilié en cette commune, qui avec un marteau, nous a découvert en une demi heure , ledit blason en plus grande partie, que nous avons reconnu être les armes des anciens ci-devant seigneurs sans être endommagés.

Ensuite, entrés dans le salon, nous avons vu à la cheminée une plaque avec deux écussons surmontés d'une couronne dont l'un portait trois chevrons brisés et l'autre un serpent enlacé autour d'une branche d'arbre.

 Commentaire : Sans aucun doute, cette plaque de cheminée symbolise l'union de Anne Sabine Rosalie de CHAUVELIN et Jean François Francoisc de La ROCHEFOUCAULD. Sans les couleurs, bien entendu, voici à quoi devait ressembler cette plaque de cheminée du château aujourd'hui disparue.

Entrés dans la salle à gauche, aux quatre murs sont placés huit tableaux peints sur toile, encadrés dans l'épaisseur du lambris représentant suivant les noms inscrits sur chacun desdits tableaux, qui est le Marquis de SURGERES, Madame la Comtesse de LE SUZE, Madame la Comtesse de L'AIGLE, Madame la Marquise de SURGERE, Madame la comtesse de VAUSE, Mesdames les Comtesses et Vicomtesses de La ROCHEFOUCAULD et Madame la Marquise de TRAUSE.

Enfin, dessous la cheminée, nous avons vu une plaque conforme de celle ci-dessus désignée, plus dans une autre chambre haute, nous avons vu deux fleurs de lys en plomb que nous avons séquestrées, pesant ensemble 35 livres, servant de décorations et que nous avons transportées à la maison commune de Turny( …)

De plus nous avons trouvé dans une autre cheminée une petite plaque portant les emblèmes de la royauté, nous avons vu dans la cuisine, à la cheminée, une plaque avec aussi l'emblème de la royauté, puis nous avons vu au dessus du portail, du coté du midi que les armes sont cachées de mortier, plus sur le perron, du même côté, nous avons vu 24 vases de fonte compris deux dans la cave ;lesquels vases sont décorés d'armoiries (... ) et enfin nous avons vu dans ledit château cinq lys de sangle et plusieurs lys garnis de matelats, quoique le citoyen PAQUIER ait déclaré n en plus avoir lors de la réquisitions qui lui a été faite dans les livres pour les services des volontaires de la 1ere réquisition.

Laquelle opération nous avons procédée jusqu'à l'heure de cinq et sur la motion des deux commissaires susnommés, tendant à la sûreté de la maison et de ce qu'elle renferme , de les faire garder par une garde provisoire jusqu'à nouvel ordre et sur le champs, approuvant la motion ci-dessus faite, le Conseil Général de la commune et les membres du comité de surveillance ont requis le commandant (... ) de donner les ordres nécessaires et de commander sur le champs ladite garde , ce qu'il a effectué sur le champ.

Et ont les commissaires, le Conseil Général de la Commune de Turny, les membres du Comité de Surveillance, signés."

Voici néanmoins  dans le paragraphe suivant quelques-uns de ces blasons symboles qui suscitaient à la fois respect et crainte pour les habitants de Turny et des environs avant et même après la Révolution.

Ceux ci sont réalisés à partir d’un document historique qui est l’armorial alphabétique des principales maisons du royaume publié en l’an de grâce 1757 par Pierre Paul DUBUISSON.

C) REPRODUCTIONS DES BLASONS DES SEIGNEURS DE TURNY

 

BLASON DE LA FAMILLE DE L’ESPINASSE

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Famille DE L'ESPINASSE : fin XIVème siècle et XVème

Famille DE L'ESPINASSE : fin XIVème siècle et XVème (Origine Capétienne)

(1493-1599)

« D'azur à la bande d'argent au lambel de même brochant sur le tout. »

L’azur (bleu) signifie royauté, majesté beauté,

L’argent (blanc) est symbole de l’innocence, blancheur, virginité.

 

BLASON DE LA FAMILLE De PIEDEFER

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Famille DE PIEDEFER

Famille DE PIEDEFER : (champagne) Seigneurs de Turny au début du XVIIème siécle

«  échiqueté d’or et d’azur »

L’or (jaune) signifie richesse, force, foi, pureté, constance,

L’azur (bleu) signifie royauté, majesté, beauté.

 

BLASON DE LA FAMILLE DE BARBEZIERES

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Famille DE BARBEZIERES : XVIIème siècle, début XVIIIème siècle (

Famille DE BARBEZIERES : XVIIème siècle, début XVIIIème siècle (1650-1725)

« D'argent, a une face de trois losanges, et de deux demis losanges de gueules »

De gueules (rouge) signifie courage, hardiesse, intrépidité.

L'argent (blanc) est symbole de l'innocence, blancheur, virginité

 

BLASON DE LA FAMILLE De CHAUVELIN

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Famille DE CHAUVELIN : XVIIIème siècle

 

« D'argent au chou pommé de cinq branches et arraché de sinople, entouré par la tige d’une biffe d'or, la tête en haut »

L’or (jaune) signifie richesse, force, foi, pureté, constance,

Le sinople (vert) signifie espérance, abondance, liberté.

L'argent (blanc) est symbole de l'innocence, blancheur, virginité

 

BLASON DE LA FAMILLE DE LAROCHEFOUCAULD

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Famille DE LAROCHEFOUCAULD : XVIIIème et XIXème Siècle (1762-1849)

« Burelé d'argent et d'azur

à trois chevrons de gueules brochant sur le tout, le premier écimé ».

De gueules (rouge) signifie courage, hardiesse, intrépidité,

L'argent (blanc) est symbole de l'innocence, blancheur, virginité

L’azur (bleu) signifie royauté, majesté beauté.

L’établissement  "La Rochefoucauld" à Paris a été fondé en 1717 par les Frères des Écoles Chrétiennes, congrégation fondée au XVIIe siècle par saint Jean-Baptiste de La Salle. Dirigée par des Frères jusqu’en 1978, La Rochefoucauld fait partie du réseau des établissements sous tutelle lasallienne, comptant des écoles réparties dans quatre-vingt-un pays. Le Blason de cette école 

L’étoile « enflammée » est l’emblème des Frères des Écoles Chrétiennes depuis 1751. Elle avait été choisie en souvenir de l’Étoile des Mages, symbole de la Foi.

– La croix est, bien sûr, le signe de toute école chrétienne.

– Les Étaies, ou chevrons, ont été retrouvées dans les armoiries de la famille du fondateur des Frères des Ecoles Chrétiennes (saint Jean-Baptiste de la Salle) et également dans celles de la famille de La Rochefoucauld, bienfaitrice de La Roche.

Le blason officiel de la commune de TURNY

Au début des années 1990, le conseil municipal a choisi le blason communal. Celui-ci a été réalisé par Jean MILLOT, retraité, ancien professeur d'histoire, géographie et dessin au collège de Saint-Florentin.

Il reprend les armoiries des familles DE LAROCHEFOUCAULD, DE BARBEZIERES, DE CHEMERAULT, DE CHAUVELIN et DIODONNE DE BORDE.

On retrouve d’ailleurs celui-ci place de la Mairie à Turny, sur la fontaine. Il a été sculpté par Michel ROETZER fin 1995 début 1996. (Ce sculpteur réputé, est également à l'origine les travaux sur la fontaine de ST florentin.)

Pour la petite histoire, Gisèle CORGERON, alors Adjoint au maire raconte que Michel ROETZER avait sculpté  son nom, son adresse et numéro de téléphone sur la fontaine de TURNY. Lui ayant ordonné de retirer cette "publicité", le sculpteur mécontent a également effacé sa signature.

BLASON DE TURNY CHOISI PAR LE CONSEIL MUNICIPAL

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Mme HENNON Maire de Turny élue en mars 2001 et présentant le blason officiel de la commune.

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Le blason officiel a été sculpté sur la fontaine de Turny par Michel ROETZER  (Photo 1998)

Extrait de l'Yonne Républicaine (novembre 1995)

Photo Jorge ARIAS  juin 2004

Ce blason retenu par l’assemblée délibérante n'aurait pas été exactement mon choix. En effet, le blason communal doit rappeler les moments forts de l’histoire du territoire.

Partant de ce principe, il me semble qu'il aurait été plus symbolique d'y faire figurer :

d’abord l'emblème de la famille De L’Espinasse, dont Antoine et sa descendance ont vu, sinon participer à la construction de l'église.

Ensuite les familles Barbezières et Chauvelin qui ont fait construire le château du Bas Turny,

Enfin, celui de la famille DE LA ROCHEFOUCAULD, dernier seigneur de Turny, mais aussi le plus prestigieux et le plus influent au niveau national que Turny n’ait jamais eu.

 

1) De L’Espinasse, 2) De Barbezieres, 3) De Chauvelin, 4) De La Rochefoucauld.

 c) L'ordre du Saint-Esprit 

Enfin pour terminer, Louis Germain Chauvelin et Jean Françoisc-François De  LA ROCHEFOUCAULD appartenaient à l’Ordre du Saint- Esprit.

L'Ordre du Saint-Esprit, était l'ordre français le plus élevé. Fondé par Henri III le jour de la Pentecôte 1578, en souvenir de sa naissance, de son élection au Trône de Pologne et de son accession au Trône de France, qui tous trois eurent lieu autour de la Pentecôte.

En plus du Souverain Grand Maître, qui était obligatoirement le Roi de France, les membres se répartissaient en 3 catégories :
8 Commandeurs (au départ 4 Cardinaux et 4 Archevêques, Evêques ou Prélats, puis indistinctement 8 Cardinaux, Archevêques, Evêques ou Prélâts), plus le Grand Aumonier de France qui était Commandeur-né, choisis parmi les plus vertueux du Clergé.
4 Officiers Commandeurs (Chancelier et Garde des Sceaux, Prévôt et Maître des Cérémonies, Grand Trésorier et Greffier) chargés d'administrer l'ordre, secondés par des Officiers non Commandeurs.
100 Chevaliers.

Le Dauphin et les Enfants de France étaient chevaliers à leur naissance, mais ne pouvaient être reçus qu'à partir de 12 ans, les Princes du Sang ne pouvaient l'être qu'à partir de 16 ans, et les Princes étrangers qu'à partir de 25 ans. Pour les autres 35 ans révolus étaient nécessaires. De même, les membres devaient obligatoirement être catholique et faire preuve d'au moins trois degrés de noblesse paternelle (cette dernière condition n'étant pas applicable pour le Grand Aumonier de France, le Grand Trésorier et le Secrétaire).

Tout Chevalier du Saint-Esprit (à l'exception des ecclésiastiques) devait au préalable être Chevalier de Saint-Michel, si bien que très vite l'habitude fut prise de parler d'un "Chevalier des Ordres du Roi" plutôt que de préciser Chevalier de Saint-Michel et Chevalier du Saint-Esprit.


 

La Croix de l'Ordre du Saint-Esprit était d'or, à huit pointes pommetées du même et émaillées (la

Lors des cérémonies, la croix était portée suspendue à un collier. Ce collier se composait du monogramme du
Roi Henri III et d'un trophée d'armes, chacun alterné avec une fleur de lys.
Le tout était d'or et flamboyant

En usage courant, la croix était portée suspendue à un ruban bleu céleste.

Les Commandeurs et les Officiers portaient le ruban autour du cou.

Les Chevaliers portaient le ruban en écharpe de droite à gauche.

En usage héraldique :

Les Commandeurs plaçaient la croix suspendues à un ruban bleu céleste derrière leur blason

Les Chevaliers et les Officiers plaçaient les colliers de Saint-Michel et du Saint-Esprit derrière leur blason

   

Blasons de  Louis Germain Chauvelin et de Jean Françoisc-François De  LAROCHEFOUCAULD intégrés aux colliers de l'ordre du St-Esprit


Jean François Françoisc de La Rochefoucauld (1735-1789)
Vicomte de La Rochefoucauld, Marquis de Surgères, Seigneur de Doudeauville
Chevalier du Saint-Esprit (reçu le 1er janvier 1776)

 




Germain Louis Chauvelin (1685-1762)
Marquis de Grosbois
Garde des Sceaux de France
Greffier de l'Ordre du St-Esprit du 31 juillet au 3 août 1736

 

Tapisserie (Tenture) Date : approx. entre 1720 et 1730

Sur cette Tapisserie offerte  par Louis XV  à  Germain Louis Chauvelin,  (Source Metropolitan Museum of Art Musées - Central Park USA),  on remarque l’absence des armes de Chauvelin, (le chou pommé à 5 branches entouré d’une biffe d’or). On observe en revanche la croix d’or à huit pointes de l’Ordre du St Esprit ainsi que les colliers de Saint-Michel et du Saint-Esprit. L'ensemble est coiffé de la couronne de Chancelier de France

Dessinée par Claude Audran III et réalisée dans l'atelier de la Manufacture des Gobelins dirigé par Etienne Claude le Blond, cette tapisserie provient d'un lot, appelé une chancellerie. La représentation du Garde des Sceaux illustre parfaitement l'importance de cette fonction. Les yeux omniprésents de la Justice sont dominants.

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