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EVOLUTION DE LA POPULATION ET VIE ECONOMIQUE AU COURS DES SIECLES Retour sommaire |
Voici, selon Bénony DURANTON, une description de l'habitant dans les années 1850 (Annuaire de l’Yonne P. 433 et 434)
"Le caractère des habitants est inoffensif et leurs moeurs assez paisibles, l'aisance finie du travail et de l'économie est générale à Turny ».
« .... On y rencontre un très petit nombre de pauvres et encore un nombre plus petit de paresseux.
Les habitations, à l'intérieur comme à l'extérieur, y sont généralement peu élégantes, pas toujours saines et elles accusent souvent le mauvais goût et la négligence de ceux qui les habitent.
Un étranger ne serait pas peu surpris, un jour d'adjudication de biens, s'il les voyait sortir de leurs très modestes demeures acheter de bonnes parcelles qu'ils paient cher à beaux deniers, comptant ou à peu près..."
b) Dépopulation, dépeuplement et leurs conséquences économiques
Par définition, la dépopulation est la baisse du nombre d’habitants en raison d’un déficit des naissances par rapport au nombre des décès.
Le dépeuplement est une baisse de la population due à une émigration de celle-ci.
C’est précisément ces deux facteurs associés qui ont contribué à la baisse du nombre d'habitants de la commune de Turny depuis le XIXème siècle.
Autrefois, le bourg de TURNY avait une importance régionale.
Ses trois foires annuelles drainaient une population importante, faisant prospérer ainsi le commerce et l'artisanat local. (Les 3 foires avaient lieu le 19 mars "St -Joseph", le 3 août St-Etienne et le lendemain de la St-Denis, en octobre.)
Au XIVème siècle et au XVIIème siècle, le seul bourg de TURNY comptait environ 1200 habitants
En 1790, on recense 1415 habitants (265 citoyens actifs, 38 citoyens non actifs, 1078 femmes et enfants, 27 domestiques, 7 hommes sans aveu ni profession
En 1792 MALAQUIN, curé de Turny, évalue la population à 1600 âmes (Annuaire de le Yonne- année 1854 P. 396 et P. 430.)
Un questionnaire agricole réalisé en 1899 donne les informations suivantes sur la population turroise
- 1836 1330 habitants,
- 1851 1315 habitants,
- 1881 1057 habitants,
- 1896 791 habitants, le nombre d'habitants est alors de 31,8 au km².
Selon cette même source d'informations, le rédacteur du questionnaire estime que la baisse du nombre d'habitants doit s’analyser comme étant une dépopulation dans la mesure où « Elle est liée à l’égoïsme croissant des familles qui veulent augmenter leur bien-être et n'ont qu'un ou deux enfants» (Questionnaire agricole de 1899)
En 1898 Turny compte 222 exploitations agricoles pour 791 habitants (Questionnaire agricole réalisé en 1899 ).
- 699 vivent directement ou indirectement de l'agriculture, (détails)
- 10 vivent de l'industrie,
- 32 vivent du commerce,
- 11 vivent d'une profession libérale,
- 39 vivent exclusivement de leur revenus.
L'enquêteur explique par ailleurs qu’en 1898 les logements des turrois, construits avec des pierres blanches, sont mieux aménagés , mieux distribués, éclairés, aérés.
TURNY conserve sa vocation rurale au moment où l'industrie se développe en France et n'est pas épargnée par le phénomène des migrations massives vers les villes, ou dépeuplement.
Le déclin s'amorce pourtant. Cette hémorragie de la population aurait sans doute pu être enrayée au début des années 1850. En effet, il a longtemps été question de construire une voie ferroviaire passant par Turny et Bas-Turny, reliant STRASBOURG à LYON (Annuaire de l’Yonne année 1854 P.448.).
L'installation d'une gare sur le territoire, comme cela été envisagé, aurait sans doute relancé l'activité économique locale mais, pour la plus grande satisfaction de Bénony DURANTON, le projet a été abandonné.
En 1881, vivent donc à Turny 1057 habitants soit encore plus de 10% de la population du canton et plus de 6% de la population de l'arrondissement de Joigny.
Malgré l'existence d'une activité encore intense à cette date, on n’ y trouvait déjà plus ni marché, ni foire.
On trouve à cette époque
- 4 aubergistes - 1 institutrice
- 1 entrepreneur de bal - 1 instituteur
- 1 bourrelier - 1 bureau de bienfaisance
- 4 charrons - 1 bureau de poste
- 2 cordonniers - 2 tourneurs
- 5 épiciers - 2 bureaux de tabac
- 4 maîtres maçons - 4 pressoirs
- 3 maréchaux-ferrants - 2 marchands de nouveautés
- 5 menuisiers - 3 meuniers.
- 1 moulin à Tan (varennes)
En 1954 la population n'est plus que de 540 habitants (bourg et hameaux confondus).
La modernisation de l'agriculture s’accélère et entraîne la diminution du nombre d'exploitants, la disparition progressive des ouvriers agricoles puis des artisans qui vivaient de l'agriculture comme les maréchaux-ferrants ... et enfin des commerçants.
En 1967, la population de la commune tombe au plus bas : 441 habitants. La densité est de 18 personnes au km².
On comptait déjà à cette date, sur toute la commune, 64 résidences secondaires environ pour 178 résidences principales. A TURNY, le week-end la population est presque doublée.
Les conséquences de ce double facteur « dépopulation et dépeuplement » ne se font pas attendre. Dès 1976 il ne reste plus sur le territoire de la commune qu’un dépôt de pain à l'agence postale et le café tabac restaurant.
Aux recensements de 1990 puis 1999, la population remonte à 675 habitants puis 784 habitants. Elle redescendra en 2013 à 715 habitants. Aucun commerce n'ouvrira plus sur la commune.
c) Graphiques sur l'évolution de la population
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L'yonne Républicaine Août 2003
En 30 ans (entre 1960 et 1990), les derniers commerces fermeront tous leur porte. en 2017 plus aucun commerce itinérant, les Turrois font leurs courses dans les centres commerciaux de St Florentin .
L’épicerie des Docks de Me COLOMB cessera son activité le 30 septembre 1968. Raoul DUBOIS, Maire, tentera en avril 1970 de reprendre ce commerce à son compte puis fermera définitivement en août 1973 ,
La boucherie de M. DRUGE fermera le 30 décembre 1976,
La boulangerie disparaîtra début 1976, Le pain sera livré par des commerces ambulants, puis en avril 2017 un distributeur de pain sera installé en face la mairie (Reportage)
Distributeur de pain frais (Avril 2017)
Il a existé, durant toute la première moitié du XXème siècle, Quatre cafés sur la commune, Fays Linant - chez Fifine ( CORNAT ) qui a cessé son activité le 1er juillet 1962-, Turny - chez Charles Mignon- qui fermera en 1946 pour rouvrir, quelque dizaines de mètres plus loin et quelques mois plus tard, sous le nom de « Café Lucien MOREAU. Ce dernier café - tabac – restaurant, ouvert depuis le 25 septembre 1946, fermera le 31 décembre 1991.
Le cahier des charges de la gérance du débit de tabac N°890294 est déposé en mairie le 29 mars 1991 jusqu'au 17 avril 1991, en vue de son attribution par adjudication ... Il n'y aura pas de repreneur.
Turny n’est désormais plus desservi que par des commerçants ambulants venant des communes voisines, notamment de Neuvy Sautour.
En 1979 Turny affirme ses trois caractères principaux :
Commune dortoir
Commune de vacanciers
Commune de retraités
- Une majorité de retraités qui profitent du calme de la campagne,
- Une population ouvrière séduite par le prix des terrains à construire,
- Les agriculteurs (25 exploitations) qui, à quelques exceptions près, constituent la seule fraction de la population à travailler dans "le Croissant".
- Enfin la population des week ends et de la belle saison, exclusivement constituée de citadins de la région parisienne. Notons à ce propos qu'il y a 25 résidences secondaires dans le bourg de Turny, en 1979.
Au début des années 1980. Bastien NININO, (père de Francois), chef d'entreprise en gros oeuvre, retraité, créé un lotissement à TURNY. Celui-ci est appelé "Le domaine du Bas-Turny" et situé entre le C.D.220, le C.D 129 et le ruisseau de Linant, sur le lieu-dit "Sur le Bas Turny".
Malheureusement, les lots se vendent difficilement surtout au début. En 1985, 9 parcelles sur 25 ont trouvé acquéreur et, en 1993, 5 lots sont toujours invendus. et ce, pour deux raisons principales :
- D'une part, parce que la crise économique qui sévit depuis 1974 semble affecter la population ouvrière. A Saint Florentin, de nombreux licenciements ont eu lieu ces dernières années,
- D'autre part, parce que d'anciens bâtiments se libèrent sans cesse dans le bourg et sont la préférence des acheteurs en raison du caractère ancien, du prix souvent plus intéressant, et de l’intérêt grandissant porté par les bricoleurs pour les travaux de rénovation.
A noter que la voirie de ce lotissement a été reprise par la commune vers la fin des années 1980
Dans son éditorial du bulletin municipal n°4 de mars 1984, le nouveau Maire de Turny, Alain BROUSSEAU, affiche un optimisme total :
« … L'année 1984 est, pour Turny, celle du renouveau et de l'espoir.
Elle marque le début de son réveil et elle nous apporte la preuve que la lente hémorragie qui durait depuis plus d'un siècle est enfin enrayée.
L'inexorable dépeuplement du bourg et des hameaux a cessé. L'arrivée de nouveaux habitants nous permet d'envisager l'avenir avec confiance.
Avec amertume, il avait fallu voir fermer, l'une après l'autre, les classes de Linant, du Fays et même du Bourg... ».
Quatre ans plus tard, dans son éditorial du bulletin n°17 d'octobre 1988, le Maire de Turny reconsidère son enthousiasme.
Il cite comme étant parmi les principaux handicaps de la commune :
- Une courbe démographique très déséquilibrée, avec des classes d'âges très denses et des classes d'âges intermédiaires parfois inexistantes.
- Sur 560 habitants, Turny compte 200 moins de 20 ans et 200 plus de 60 ans.
- Un afflux brutal d'une centaine d'habitants qu'il lui faut le temps d’assimiler...".
Pourtant, à la fin des années 1980, la modeste augmentation de la population ne change rien au problème...
En séance du Conseil Municipal du 30 janvier 1986, l'assemblée délibérante .... «… se résout à accepter le changement de code postal… »
La poste de Turny n'est plus qu'une annexe de la poste de Neuvy-Sautour, le code postale spécifique à cette commune - 89134 - disparaît et devient 89570.
Dans son éditorial de mai 1991, n°27, le Maire de Turny fait cette constatation :
« ...Depuis plusieurs années vous constatez, comme chacun d'entre nous, l'érosion pour ne pas dire l'amputation de tous les services mis à la disposition de la population ; que ce soit la fermeture des écoles du Fays, de Linant puis de classes à Turny, la suppression du code postal, la diminution des horaires d'ouverture de l'agence postale ou la disparition progressive des commerces, d'abord dans les hameaux puis au Bourg même... ».
En ce début d'année 1991, la municipalité inquiète de cette désertification, lance donc une enquête afin de connaître les besoins des habitants en matière de commerces et services. Ce sondage porte sur les besoins en épicerie, en pain, la poste, le café (gaz et tabac). 210 réponses sont obtenues.
Dans un premier temps, quelques démarches non officielles sont effectuées auprès de Veuve Simone MOREAU, afin d'acquérir la licence IV de débit de boissons dont elle est propriétaire.
Finalement, en séance du 12 décembre 1991 le conseil municipal, au vu du sondage, décide dans les questions diverses :
« ...de ne pas s'engager financièrement en faveur du maintien ou de la création de commerces à TURNY, mais souhaite favoriser toute initiative privée... »
En
réalité, et c'est une bonne surprise, à partir de la fin des années
1990, la diminution de la population de la commune semble jugulée. La
tendance démographique s'inverse enfin.
En
effet, Les analyses du recensement de 1999 effectué par L'INSEE (institut
National de la statistique et des études économiques) montrent que
des changements importants sont intervenus au cours des années 1990.
Incontestablement, La population de Turny s'est renouvelée et par conséquent
rajeunie grâce un apport de population des communes voisines.
D’abord, La population passe à 784 habitants. ( 381 hommes et 403 femmes) . On note par ailleurs un rajeunissement de cette population. 26% des jeunes ont moins de 20 ans et 7% ont plus de 75 ans. A titre de comparaison, dans le département de l'Yonne les personnes âgées de plus de 75 ans représentent 10% de la population et les jeunes 24%.
332 habitants de la commune ont un travail et 48 sont en recherche d'emploi. Parmi les actifs, 62 personnes exercent une profession à leur compte ou aident leur conjoint et 270 sont salariés. 68 habitants travaillent sur le territoire de la commune et 264 vont travailler dans une commune extérieure dont 21 hors département.
La commune compte 385 logements. Ces logements sont pour la quasi-totalité des maisons individuelles. 64% de ces bâtisses ont plus de 50 ans et 77% sont des résidences principales. Ce qui veut dire à contrario que 23% encore sont des résidences secondaires. Selon Gisèle CORGERON, il ne reste plus que cinq résidences secondaires à Linant au début de l'an 2000. Enfin, 86% des habitants sont propriétaires de leur habitation.
Décidément, la population de TURNY a bien changé au cours du XXème et début de ce XXIème Siècle Que sont devenus les habitants de TURNY du début du XIXème siècle, ces paysans décrits par Vérollot d'AMBLY en 1838, qui vivaient pratiquement en autarcie sur leurs lopins de terre ?
Les populations légales 2006 entrent en vigueur le 1er janvier 2009.
Elles se substituent à celles issues du recensement de la population de 1999 éventuellement modifiées à la suite d'un recensement complémentaire.
Elles seront désormais actualisées chaque année.
Pour les communes concernées, les données relatives aux fractions cantonales et/ou aux communes associées figurent dans les fichiers téléchargeables mais pas dans les tableaux affichés.
Source : Recensement de la population 2006 - Limites territoriales au 1er janvier 2008 |
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Voir aussi les statistiques de la population de Turny en 2007 cliquez
Lotissement « Le domaine du Bas Turny », commencé en 1980 ( photo 1985)
Turrois en costume du dimanche, à la sortie de l’église - Année 1900-
Histoire de la licence IV du café de Turny.
La licence IV (licence quatrième catégorie), est un droit qui autorise la vente de tous les alcools dans un café.
A Turny, cette licence est la dernière qui existe dans la commune et ce droit ne peut être vendu à l’extérieur du territoire communal.
Monsieur PAGANT Paul Edouard, domicilié rue Lamark à PARIS, fit l’acquisition le 1er juillet 1946 de cette licence IV qui appartenait alors à Monsieur Charles MIGNON, lequel exploitait un café, Grande rue à Turny (café MIGNON).
Cette licence fut alors louée, dès le 25 septembre 1946, à Lucien MOREAU pour un bail d’une durée de 3 ans et pour un montant de 1250 F par trimestre (immatriculation au RC 54 A 120).
Lucien MOREAU acquiert ensuite cette licence par acte authentique en date du 5 juillet 1954, et l’exploite pendant une longue période, jusqu’en 1985.
Par mutation en date du 22 novembre1985, Lucien MOREAU donne la licence à son épouse Simone Moreau qui continue à exploiter le débit de boissons comme nouveau propriétaire, jusqu’au 31 décembre 1990 date à laquelle elle bénéficie de sa retraite.
Selon l’article L44-alinéa 1er du code des débits de boissons, « Tout débit de boisson de deuxième , de troisième et quatrième catégorie qui a cessé d’exister depuis plus d’un an est considéré comme supprimé et ne peut plus être transmis. »
Conformément à ces dispositions et afin de ne pas perdre le bénéfice de l’exploitation de cette licence IV, le café sera ouvert durant quinze jours, à la fin des années 1991, 1992, 1993, 1994.
Une modification législative intervenue suite à la loi n° 95.115 du 4 février 1995, portera l’obligation d’ouverture dans un délai de 3 ans et non plus d’ un an
Aussi, le café rouvrira ses portes pour un mois du 1er novembre 1997 au 31 novembre 1997, après une mutation de licence au profit de Me RABY Lucette, fille de Me Moreau, en qualité de gérante.
Pendant ce temps, des contacts sont pris par la commune pour acquérir cette licence. Une offre de 75000 F est faite par courrier du 4 juin 1996 par le Maire. Une contre proposition d 120 000 F reste sans réponse.
Puis une nouvelle proposition de vente est faite à la commune pour un montant de 100 000 F (50 000 F comptant et 10 000 F pendant 5 ans).
Le conseil municipal, saisi de cette dernière proposition en octobre 1997, refusera l’offre et de nouveau le café fermera le 1er décembre 1997.
Le futur café de Turny -1920-
Le café CORNAT au début du XXème siècle (Fermeture le 1er juillet 1962)
L’épicerie de Turny en 1900
L’épicerie des Docks de l’Union de « Me COLOMB » - photo 1965-
Le café de Turny -photo sept. 1996-
Le café de Turny Aquarelle de Monique MOREAU (mai 1985)
De l'agence Postale (photo 1985) ...........................................................................................................................Au Cabinet Médical (Photo Mai 2012)
La nouvelle Agence Postale (Photo Mai 2012)
Ci-dessus le café de Turny le 31 décembre 1991 jour de la fermeture définitive.
Ci-dessus 3 photos du café en décembre 2003.
Mme MOREAU Simone vécue dans les locaux du café jusqu'à la fin de sa vie en octobre 2004 à l'âge de 79 ans
La partie de cartes -1978- (Albert FOURREY à gauche, Jean JARRY au fond, casquette basse et René CORGERON à droite
Jean JARRY Photo Guy ROYER (années 1970)
Albert FOURREY Photo P.MOREAU (Août 2000)
Au Café de TURNY Photo Guy ROYER (années 1970)
En 2017 cet ancien commerce fait "peau neuve"
En 2017 cet ancien commerce bénéficie d'une rénovation
A Turny, l'organisation de l'enseignement a toujours été problématique.
La dispersion des habitations sur le territoire communal, associée à la diminution du nombre d’habitants, sont les facteurs originels des polémiques.
Voici, en introduction, cette anecdote du début du siècle.
A une époque où l'anticléricalisme resurgit, une délibération du 26 novembre 1904 nous apprend que l'école congréganiste a été supprimée le 10 juillet 1904 par Arrêté de Monsieur le Président du Conseil, Ministre de l'intérieur. Les félicitations sont adressées par le conseil municipal à Monsieur Emile Combes.
Extrait de la délibération du 26 novembre 1904 félicitant le Président du Conseil.
Ci dessous, au N°6 de la Ruelle des fossés, l’ancienne école Congréganiste de Turny. La cour de récréation était en face.
Le 12 mai 1861, une délibération du conseil municipal nous apprend que Monsieur de LA ROCHEFOUCAULD avait proposé de donner l'école des filles à la commune (l'école maternelle actuelle) qui était habitée par des religieuses.
Mais le Préfet, estimant les locaux impropres au service des écoles et l’état peu satisfaisant, n'autorisait pas la commune à en prendre possession.
Les élus insistèrent pour acquérir ce patrimoine expliquant que les ressources de la commune étaient trop faibles pour pouvoir acheter un autre bâtiment.
Finalement, la Préfecture accepta et la commune est, depuis cette époque,
propriétaire de cette bâtisse.
Depuis la fin des années 1860 jusqu’en 1978, il y avait deux écoles à Turny.
Jusqu'à une date inconnue, la coutume justifiait que l'on sépara les filles et les garçons. Par ailleurs, au début du siècle, la finalité de l'enseignement était l'obtention du certificat d'études primaires.
Cet objectif était la panacée dans cette commune rurale : être reçu le premier du Canton à cet examen était la fierté suprême de la famille de l’enfant. Mais après cela, on retournait vivre de l'agriculture.
Après la deuxième guerre mondiale l'école des filles regroupait tous les élèves, du cours préparatoire au cours élémentaire 2ème année.
L'école des garçons prenait en charge les enfants du CM1 au Certificat d'Etudes Primaires.
Sur examen d'entrée, certains enfants partaient en 6ème au collège de Saint-Florentin, après avoir systématiquement redoublé le CM2, afin de pallier à une chute trop brutale des effectifs…
Notons que jusqu’en 1966, les enfants scolarisés dans le second degré se rendaient au collège de Saint-Florentin en bicyclette chaque matin et revenaient le soir.
Les enfants des hameaux, scolarisés à Turny, venaient à pied pour les moins éloignés comme l'Hôpital et Bas-Turny ou à bicyclette pour les autres.
Les plus jeunes habitant les hameaux et les plus éloignés, venaient en voiture avec les parents qui avaient organisé des vacations.
Entre 1960 et 1965, les jeunes gens du Fays préparant le Certificat d'Etudes Primaires apportaient leur nourriture qui était réchauffée par l'instituteur - Monsieur ROLLAND - et déjeunaient dans le hall d'entrée de la classe.
Mr Lucien ROLLAND, instituteur du CM1 au Certificat d’Etudes Primaires et secrétaire de mairie
A partir de 1966 et jusqu'en 1974, un système de bus mis en place par les communes de Chailley et Turny prenait les enfants des hameaux, les déposait à Turny puis emmenait les collégiens de la commune et de Chailley à Saint Florentin.
A partir de 1974, et pendant toute la durée de l'association des communes de Chailley-Turny, la répartition des cours sera la suivante :
Maternelle à Chailley, CP et CE1 à Turny,
CE1 à Chailley,
CM1 à Turny, CM2 à Chailley.
Bien sûr, cette organisation nécessitait un système de bus qui, apparemment, ne faisait pas l'unanimité chez les parents d’élèves.
En septembre 1978, juste avant la dissolution de l'association des communes, l'école des filles ne rouvrira pas ses portes.
En septembre 1984, après des travaux importants de modifications, l'école des filles deviendra l'école maternelle, comptant 27 enfants.
L'autre école regroupera les cours doubles de CE1, et CE2. Le C.2, CM1 et CM2 sont à Chailley.
En 1995, un Regroupement Pédagogique Intercommunal entre Turny, Chailley et Boeurs-en-Othe fonctionne à la satisfaction de tous, semble-t-il. Mais se pose le problème du collège.
En 1995, en effet, c’est l’époque
ou l’on remet en question le collège de St Florentin.
« Pour
vos enfants, préféreriez vous le collège de Brienon ou celui de St
Florentin ? »
Voilà la question qui est posée aux Turrois en ce début de
rentrée scolaire 1995. Une question qui
provoque un débat houleux au sein du Conseil Municipal (voir extrait de l’yonne
Républicaine). Notons à l’époque une démission d’un adjoint Mme LOPEZ
GARCIA
pour : « incompatibilité
d’humeur, manque de concertation du maire et un problème de compréhension
réciproque. »
L'école du Fays était justifiée jusqu’à la première moitié du XXème siècle en raison du trop grand éloignement du bourg et du manque de moyens de déplacement rapides. N'oublions pas que les véhicules motorisés au XIXème et début du XXème siècle étaient inexistants.
A l'époque où l'école du Fays dispensait un
enseignement. Les enfants du Saudurant s’y rendaient à pied..
On ignore quant fut ouverte la première école du Fays. On sait simplement qu’elle était située à l’emplacement du transformateur E.D.F actuel.
Par délibération du 26 novembre 1904, nous apprenons que les élus décident d'acquérir une nouvelle école au Fays pour 5 00O AF maximum (Maison Bénony SIMON), en raison d'un danger d’éboulement de l'école en service.
Cette initiative suscita de vives
protestations de l'opposition municipale qui venait de se faire ravir la mairie
par Emile PESCHEUX. Cette opposition explique dans le registre des
délibérations que l'école existante ne menace pas ruine
et polémique, en accusant des élus de la majorité :
« de
sacrifier l'intérêt de la commune à une affaire de camaraderie »
Pour sa
part, la majorité motive sa décision de la façon suivante :
« que
l’ancienne école construite en dehors de l’alignement sur le chemin de
grande communication N°220 est une entrave pour la circulation, qu’il serait
urgent de faire démolir ce vieux bâtiment qui n’est d’aucune utilité pour
la commune »
Par délibération du 23 septembre 1905, cet
achat est donc confirmé et la destruction de l'ancienne école décidée le 4 décembre
1910.
L’autorisation préfectorale autorisant la
destruction de cette première école intervint le 7 février 1911. Après une
vente aux enchères publiques le 12 mars 1911 à la mairie, le bâtiment fut
vendu 400 francs à un maçon de la Rue-Chèvre.
Avec le dépeuplement et le vieillissement de la
population de ce hameau, cette « nouvelle école » du Fays fonctionnera avec de
moins en moins d’élèves. Elle fermera ses portes définitivement vers le début
des années 1960 et sera vendue par décision des élus en séance du 28 mars
1968.
La polémique la plus célèbre reste la guerre des écoles entre Linant-Courchamps et Turny. Même les enfants se déchiraient entre eux à ce propos.
Sous la municipalité de Camille CHEREST, dans les années 1935, Linant et Courchamp font fronde contre Turny et construisent leur propre école privée sur un terrain fourni par M.CHEREST, après avoir créé leur propre association scolaire Linant-Courchamp.
Le Président de cette association était Monsieur CHEREST Henri.
L'institutrice Mme BONNOT pris ses fonctions le 1er octobre 1938 (1).
Les parents devaient assumer le coût de l'enseignement en plus du coût de la construction qui n'était d'ailleurs pas terminée en août 1936, si l'on en croit une délibération de cette époque.
En vérité, le coût de cette école devient insupportable pour les parents, et le président a, en 1941, des difficultés à faire face aux créances de l'association. Ceci explique en partie les négociations avec la municipalité dès 1936 pour une reprise de cette école par la collectivité.
Les élus, sous la Présidence de Monsieur PAILLERY considèrent, dans leur délibération du 12 août 1936, que l'école de Courchamp-Linant ne s'impose pas et approuvent la pétition rédigée par les habitants du Fays, l'Hopital et Saudurant contre cette école, ainsi que les conclusions de l'Inspection d'Académie se prononçant contre cette initiative.
Malgré cela, dans un esprit de conciliation, les élus décident de ne pas s'opposer à cette école et fixent les conditions pour la reprendre (voir délibération du 12 août 1936).
L'association scolaire accepte les conditions de la commune et notamment celle précisant de rétrocéder cette école lorsque tous les travaux seront terminés (délibération du 11 octobre 1936)délibération du 11 octobre 1936).
Pourtant, la suppression de l'école de Linant est décidée par délibération du conseil municipal du 13 janvier 1938, sur proposition du Conseil Départemental de l'Enseignement et la guerre des écoles reprend de plus belle.
Mais
rebondissement, l'Inspection d'Académie prit en considération en 1940 la demande des
habitants de Linant, et une institutrice Mme CHARBONNEAU fut nommée.
Le
conseil municipal vécu ce retournement de situation comme un affront et en représailles
démissionna en bloc.
Des
élections furent réorganisées et les sortants se représentèrent.
A
la suite Henri CHEREST président de
l'association scolaire Linant-Courchamp dénonce la manoeuvre en publiant un article dans
le quotidien de l'époque "LE BOURGUIGNON".
Documents aimablement mis à disposition par Gisèle CORGERON de Linant.
Pour faciliter la lecture, les textes ont intégralement étaient repris à la suite
"A
Monsieur le maire et à M. L'Adjoint.
Nous
avons reçu avec prière d'insérer
:
Plus
de quinze jours après avoir démissionné de vos fonctions de conseillers municipaux et
avoir fait démissionner vos collègues, vous avez enfin daigné révéler au public les
motifs de votre vaine manifestation.
Vous
vous en prenez à Monsieur l'inspecteur d'Académie auquel vous reprochez d'avoir changé
d'avis au sujet de la création d'une école Publique Communale au hameau de Linant.
Il est
vrai que primitivement M. L'inspecteur d'Académie a eu des hésitations. Mais rapidement,
il a constaté que vous l'aviez mal informé. Il s'est aperçu que les renseignements
fournis par vous sur la répartition et le mouvement de la population scolaire étaient
absolument inexacts. Son changement d'attitudes est tout à son honneur, car elle n'a
été qu'un hommage rendu à la vérité.
Vous avez
soutenu que la création d'une école à Linant ne présente aucune utilité.
Vous
saviez cependant, par expérience quotidienne, combien cela est faux.
Personne
n'ignore qu'actuellement sur les routes étroites comme celle qui relie Turny à Linant,
la chaussée est forcément réservée à la circulation automobile et hippomobile et
interdite aux piétons. Il en résulte que, pour se rendre à l'école , les jeunes
enfants de Courchamp et de Linant sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres sur les
accotements boueux et marécageux de la route de sorte qu'ils arrivent en classe traînant
des kilos de terre grasse sous leurs chaussures, pitoyablement crottés et mouillés des
pieds aux genoux réduits à grelotter en attendant que leurs vêtements aient séché sur
eux.
Et chacun
sait aussi quel travail de nettoiement cela entraîne chaque soir surtout pour les familles nombreuses pour que les enfants
puissent retourner à l'école le lendemain.
Mais les
sentiments d'humanité vous sont inconnus, la propreté ou la santé des petits sont les
derniers de vos soucis.
Aussi,
lorsque M. l'Inspecteur d'académie a constaté que pour remédier à cette situation, les
habitants de Linant et de Courchamp n'hésitaient pas à faire le sacrifice de construire
à leurs frais sans aucun recours aux deniers de la commune et de l'Etat, l'école qu'ils
réclamaient depuis cinquante ans, il a
compris que vous le trompiez indignement et , honnêtement, il s'est rangé, avec justice
et l'humanité. Le Conseil Départemental de l'enseignement primaire, à la solution
imposée par la justice et l'humanité.
Vous avez
soutenu que Linant n'était pas l'agglomération la plus importante de la commune de Turny
Il suffisait cependant de se rapporter au registre du recensement de 1931 pour constater
que le bourg de Turny, dont la population va sans cesse en décroissant n'avait que 147
habitants tandis que Linant en avait 158, sans compter ceux sur lesquels vous ironiser si
ridiculement en parlant du zèle des jeunes époux.
Ainsi,
selon votre très particulière logique , un groupement de 147 habitants, qui n'est pas la
commune, mais un tout petit morceau de la commune a besoin de deux écoles, tandis qu'un
autre groupement un peu plus important, celui de Linant , n'en doit avoir aucune.
Ah !! Vous
osez parler de gaspillage des deniers publics ! Mais qui donc s'est rendu coupable de ce
gaspillage ? n'est ce pas vous-mêmes,
Qui donc
s'est entêté à reconstruire aux frais de la commune et de l'Etat une nouvelle école à
Turny, alors qu'il y en avait déjà une autre, presque neuve, plus que suffisante pour
recevoir les enfants du bourg et du proche voisinage, et alors que chacun savait que si
une nouvelle école était nécessaire, c'était à Linant et non à Turny.
Cette
école de Linant, nous l'avons construite, nous, habitants de Linant à nos frais, sans
rien demander à la commune ni à l'Etat et avant la vôtre. Donc les gaspilleurs c'est
vous. Ceux contre lesquels les contribuables devraient se soulever, c'est vous!
Et
notre école, nous voulons qu'elle soit publique et non privée. C'est précisément pour
cela que la loi du 10 juillet 1903 élaborée pour mettre un terme aux fantaisies des
tyranneaux de village qui veulent jouer aux petits Louis XIV, imposera à la commune, quoi
que vous disiez et quoi que vous fassiez non pas la pleine propriété mais la jouissance
scolaire de notre immeuble.
On lit
dans votre factum électoral : "Il parait que
la mairie pouvait servir de chambre à coucher à la maîtresse"
Qu'est ce que cela peut bien signifier? Il n'y a pas de
mairie à Linant et l'école de Linant comporte un logement pour l'institutrice. Votre
phrase n'a donc aucun sens. Mais elle veut en avoir un. Et ce sens qu'elle veut avoir ne
peut être qu'une abjecte saleté qui donne la mesure de la noblesse des sentiments de son
auteur.
Vous
blâmez l'administration académique de n'avoir pris aucune mesure contre la grève
scolaire actuelle des enfants de Linant et de Courchamp. Vous oubliez, Messieurs que, si
une sanction doit être prise c'est contre vous. Car
si les enfants ont été acculés à la grève, c'est parce que vous avez
refusé d'installer l'institutrice que Monsieur l'inspecteur d'académie avait déléguée
à Linant le 30 septembre. Vous n'aviez pas plus le droit de vous refuser à cette
installation que vous n'avez celui de refuser d'établir un acte de naissance lorsque vous
en êtes requis. Vous avez failli à un
devoir de votre charge. La responsabilité de la grève s'est à vous qu'elle incombe.
Vous
avez fait précéder votre manifeste électoral d'une nouvelle manoeuvre du genre de celle
dont vous êtes coutumiers.
Une
pétition certainement inspirée par vous a été présentée à la signature des
habitants du Saudurant et du Fays majeurs et mineurs pour qu'ils protestent contre
l'ouverture de l'école de Linant sous prétexte qu'elle entraînerait la suppression de
celle du Fays. Et vous dites que l'exemple de
1926 fournit la preuve de la certitude de votre prophétie.
Or cet
exemple prouve tout le contraire. En 1926 on n'a pas supprimé l'école du Fays. On a
simplement laissé le poste vacant pendant quelques semaines.
Et cette
vacance ayant démontré que la suppression présenterait
des inconvénients intolérables, le service de l'école a été promptement réassuré.
Personne
ne peut donc croire sérieusement que l'administration qui a maintenu l'école du Fays
pourrait avoir l'intention de la supprimer plus ou moins prochainement.
Une école
sera certainement fermée à brève échéance, mais ce ne sera pas celle du Fays ? Ce
sera celle qui fait double emploi au bourg dépeuplé de Turny.
Le temps
du "tout pour les uns, rien pour les
autre" est passé et bien passé .
Les moyens
que vous employez messieurs pour vous assurez un petit succès électoral, sont de telle
nature que ne ferons rien pour vous barrer la route.
Nous avons
la loi et le bon droit pour nous. Cela nous suffit. Force restera à la Loi. Le temps
n'est pas loin ou votre victoire d'un jour se changera en une lamentable déroute.
Pour
l'association scolaire de Linant
Le
Président H. CHEREST.
Nota L'association scolaire de linant courchamp se réunira à l'école de Linant le dimanche 02 janvier à 8h du soir
En
Réponse :
Edgard
PESCHEUX au groupe d'électeurs
Nous
avons reçu avec prière d'insérer :
Les
conseillers municipaux sortants se représentent aux suffrages des électeurs, répondant
aux désirs de certains, tiennent à exposer ce qui a était fait par le conseil municipal
pendant les six années écoulées.
D'abord,
un service régulier d'autobus à été organisé rendant service à tous les habitants de
la commune, plusieurs tournants dangereux ont été redressés, le lavoir de l'hôpital a
été réparé d'une façon efficace, un
petit lavoir a été construit pour la commodité des habitants de Linant,
les puits communaux et les pompes du
Bas-Turny et de l'hôpital ont été
réparés. Un chemin a été empierré
à Couchamp,
des travaux importants ont été effectués à
l'école des filles et à l'école du fays, la liquidation des dépenses de la
construction du réseau électrique a été poursuivie.
Nous nous
bornerons à ces principales améliorations faites sans augmentation d'impôt pour le
contribuable, avec impartialité pour tous les hameaux de la commune avec le seul souci de
l'intérêt général.
Dans les
questions d'assistance, le Conseil a essayé d'éviter les abus. Il n'y a pas toujours
réussi les lois en vigueur ne le permettant pas on ne peut l'en rendre responsable. Par
contre, il a accueilli favorablement et sans distinction de personnes des demandes dignes
d'intérêt. Si les bénéficiaires n'en on pas toujours profité c'est qu'ils n'ont pas
voulu se soumettre à certaines règle administratives contre lesquelles le conseil ne
peut rien.
Malgré la
crise qui a apporté une diminution assez considérable des recettes particulièrement en
ce qui concerne les affouages, nous n'avons pas augmenté les impôts communaux et nous
laissons la caisse communale dans la même situation que nous l'avons prise en 1929.
Nous
n'ignorons pas que des amélioration sont
encore utiles, que des projets pouvant apporter plus de bien être aux habitants
pourraient être envisagés dans un avenir que nous souhaitons prochain. Nous n'avons pas
la prétention d'avoir tout réalisé en 6 ans et par ces temps de crise économique il
nous a paru nécessaire de ne pas augmenter les centimes communaux.
Un
projet pour la réfection de la mairie et de l'école de garçon, classé par le Conseil
Général est en instance de subvention au ministère de l'instruction publique. Le
ralentissement des subventions accordées est seul la cause que ce projet n'est pas encore
exécuté. Il pourra l'être sans augmentation sensible des impôts pour le contribuable.
Ce sera la tâche du nouveau conseil municipal : Ou laisser tomber la mairie, ou la réparer, mais il
y aura d'ici peu un danger pour les élèves.
Il ne nous
a pas paru possible de répondre favorablement à certains vœeux des habitants de
Linant et Courchamp demandant la construction
d'une école au hameau de Linant , création motivée par une population scolaire
actuellement nombreuse mais qui n'est que momentanée. La construction de cette école
entraînerait d'ailleurs fatalement la suppression de l'école du Fays , la distance
kilométrique rendant possible et réglementaire l'envoi des enfants du Saudurant à
Linant et ceux du Fays à Sormery.
D'autre
part, l'Etat n'accorde plus aucune subvention pour la construction d'école neuve dans les
agglomérations rurales (Circulaire ministérielle récente).
La
construction de cette école serait à la charge complète de la commune. En conséquence,
il nous paraît sage de ne pas lancer les finances communales dans une aventure dont les
contribuables feraient tous les frais.
Ce
compte rendu de notre mandat notre seule polémique électorale. Et pour terminer nous
mettons en garde les électeurs contre les nouvelles fausses et tendancieuses qui
circulent actuellement. Nous mettons en garde les électeurs contre les articles de presse
et les manoeuvres de dernière heure qui pourraient être faits pour égarer l'opinion et
nous laissons les électeurs et contribuable seuls juges de la situation.
Pour
les conseillers municipaux sortants : Edgard PESCHEUX
Me CHARBONNEAU Colette, ancienne institutrice à Linant et retraitée à Chablis, témoigne en 1996 (propos recueillis par P. MOREAU en mai 1996)
"J’ai quitté l’école normale au cours de l’exode 1940, passé le Brevet Supérieur en août et j’arrivais à Linant le dernier jour d’août 1940 pour occuper le premier poste de ma longue carrière d’institutrice. Je ne connaissais pas du tout la région. L’école toute neuve ou presque m’a paru accueillante.
Je me présentai chez mon collègue de Turny, Monsieur FAYADAT et chez le Maire pour faire signer un certificat d’installation. Celui-ci refusa et c’est ainsi que j’appris que j’étais la première institutrice publique laïque de ce hameau où sévissait une guerre des écoles (publique=Turny, libre= Linant).
Je fus néanmoins bien accueillie dans le village, avec cependant quelques petits inconvénients tels que celui ci : on vient me demander d’assister aux enterrements des bienfaiteurs de l’école libre , ce qui n’était pas inscrit dans les statuts de l’école publique.
Je dois ajouter que l’école de Linant a été construite avec des fonds collectés chez les habitants du village de Linant. »
Après
Mme BONNOT, se succédèrent à Linant les
huit institutrices suivantes
Mme
BEGUE Colette
Mme
LAPOSTE
Mme
LARGEAUD
Mme
CHARPENTIER
Mme
ALBERGER Geneviève
Mme COLLOT Andrée (Fille de MR FAYADAT
instituteur à Turny)
Mme
CHAMBLET
Mme
LHUBINA
Après la guerre 1939 -1945 le nouveau Maire - Raoul DUBOIST - reprendra les négociations. Il ne manquera pas, à chaque élection municipale, (voir prof. de foi élect.1971), de rappeler qu'il est un homme de dialogue et que lui revient le mérite d’avoir éteint la guerre des écoles entre Linant et Turny.
En effet, par une délibération du 18 janvier 1950 nous apprenons que l'association accepte de vendre l'école à la commune, puis de la donner (délibération du 6 juillet 1953).
Cette donation sera acceptée le 31 janvier 1953 et l'école de Linant fonctionnera malgré le faible nombre d’élèves.
La municipalité confirmera, par délibération du 21 septembre 1960, le maintien de l'école de Linant malgré le peu d'enfants. Le Maire y orientera même les élèves de L'hopital pour justifier les effectifs.
Pourtant, le dépeuplement et le vieillissement de la commune se poursuit et l'école de Linant devra définitivement fermer ses portes en ce début des années 1960.
Ce bâtiment sera loué dans un premier temps, puis mis à disposition des jeunes adolescents et pré-adolescents de la commune, vers la fin des années 1960. Après une expérience peu concluante au goût des élus, cette "maison de jeunes » sera fermée.
Puis, après des travaux d'aménagement, cette propriété sera à nouveau mise sur le marché de la location en février 1971.
L’école de Linant – (photo août 1997)
L’école maternelle - (photo 1997)
L’école primaire en 1936 - (du CM1 au CEP) - Instituteur M. FAYADAT
Ecole primaire en 1936 (du C.P au C.E2)
1954 - La classe
(Jean michel MOREAU crayon à la bouche, Annick
Billebault nœud dans le cheveux, Evelyne SALLEY poing au menton, Lucette
MOREAU, robe blanche au fond, GIORZA son voisin, Christian Billebault, prêt à
écrire, Noël CHEVILLARD les deux
mains sur la table)
f) Quel avenir pour Turny, face à ce problème de la désertification ?
L'éditorial du bulletin d'informations municipales de mars 1984 était très optimiste. Il soulignait « un enrayement du dépeuplement du bourg et des hameaux ».
Mais ne peut-on douter, lorsque l'on constate une dépopulation importante. En effet, dans les 32 bulletins municipaux parus en dix ans, entre 1983 et 1993, les informations sur l’Etat-Civil font apparaître un déficit des naissances de 22 personnes (64 naissances - 86 décès) ?
Seules les rubriques Etat-Civil de 7 bulletins font apparaître un nombre de naissances supérieur au nombre des décès.
Par ailleurs, 19 mariages seulement durant ces mêmes dix années ont été contractés. Cet indicateur confirme le vieillissement d’une population Turroise qui se renouvelle peu.
Ne peut-on douter, lorsque l'on n’observe aucun développement du tissu artisanal et industriel sur le territoire et que, par ailleurs, la ville voisine Saint- Florentin est sinistrée par le chômage comme toute la région ?
Ne peut-on douter, lorsque l'on constate que les habitations de Turny et des hameaux sont, à quelques exceptions près, acquises comme résidences secondaires par une population venant exclusivement de la région parisienne ?
Pourtant, il est vrai qu’aux élections de mars 1983 le conseil municipal de Turny passe de 11 conseillers à 15, en raison de l'augmentation de sa population.
En 1982 TURNY compte 569 habitants,
En 1989 TURNY recense 660 habitants.
Certes, le lotissement du bourg et les constructions à Courchamps ont apporté quelques familles. La vente d'anciennes maisons dans le bourg et les hameaux ont généré un renouvellement de la population, contribuant ainsi à un repeuplement. Mais cela n'explique pas tout.
En effet, il semble que la population soit dénombrée d'une manière que l'on peut qualifier "d'artificielle", dans la mesure où les citadins de la région parisienne qui ne travaillent pas sur place et qui sont présents quelques mois par an sont recensés dans la commune.
Le Maire, Alain BROUSSEAU, explique d'ailleurs dans l'Yonne Républicaine, juste avant les élections municipales de 1989,
« ...500 électeurs, en raison des nombreuses résidences secondaires... » (1).« ...500 électeurs, en raison des nombreuses résidences secondaires... » (1).
La véritable population de cette commune, dont il convient de tenir compte pour mesurer réellement le développement de TURNY, est celle qui demeure sur le territoire à titre principal.
Le problème ne se pose donc plus exactement en terme de nombre d'habitants, mais en nombre de jours où TURNY et ses hameaux sont peuplés ou dépeuplés.
Autrement dit, vers la fin des années 1980 il s'agit de savoir si TURNY ne deviendra pas un de ces villages vacances qui naît puis meurt avec les transhumances citadines, au gré des saisons.
En réalité, et c'est une bonne surprise, à partir de la fin des années 1980, la baisse de population de la commune semble s'arrêter et de nombreuses tendances démographiques inquiétantes s'inversent enfin. En effet, Les analyses du recensement de 1999 effectué par L'INSEE (institut National de la statistique et des études économiques) montrent que des changements importants sont intervenus au cours des années 1990. Incontestablement, La population de turny s'est renouvelée et par conséquent rajeunie grâce un apport de population des communes voisines.
D'abord, la population passe à 784 habitants. ( 381 hommes et 403 femmes) . On note par ailleurs un rajeunissement de cette population. 26% des jeunes ont moins de 20 ans et 7% ont plus de 75 ans. A titre de comparaison, dans le département de l'Yonne les personnes âgées de plus de 75 ans représentent 10% de la population et les jeunes 24%.
332 habitants de la commune ont un travail et 48 sont en recherche d'emploi. Parmi les actifs, 62 personnes exercent une profession à leur compte ou aident leur conjoint et 270 sont salariés. 68 habitants travaillent sur le territoire de la commune et 264 vont travailler dans une commune extérieure dont 21 hors département.
La commune compte 385 logements. Ces logements sont pour la quasi-totalité des maisons individuelles. 64% de ces bâtisses ont plus de 50 ans et 77% sont des résidences principales. Ce qui veut dire à contrario, que 23% encore sont des résidences secondaires. Selon Gisèle CORGERON, il ne reste plus que cinq résidences secondaires à Linant au début de l'an 2000. Enfin, 86% des habitants sont propriétaires de leur habitation.
Décidément, la population de TURNY a bien changé au cours de ce XXème siècle. Que sont devenus les habitants de TURNY du début du XIXème siècle, ces paysans décrits par Vérollot d'AMBLY en 1838, qui vivaient pratiquement en autarcie sur leurs lopins de terre ?
« Turny, une cité-dortoir sans complexes » L’Yonne Républicaine du 26 mai 1992
Extrait de l’Yonne Républicaine du 26 mai 1992
DECISION DU CONSEIL MUNICIPAL EN AVRIL 2015 DE CONSTRUIRE UNE NOUVELLE ECOLE POUR ACCUEILLIR 50 ELEVES EN SEPTEMBRE 2016: ECOLE DE LA BRUMANCE
La situation des bâtiments communaux est évoquée au Conseil Municipal depuis plus de 6 ans. En effet,
la non-conformité des locaux scolaires, le non respect de la règlementation concernant les locaux des personnels communaux et du CPI, = (centre premières interventions) l’obligation d’accessibilité des bâtiments publics ajoutés à des difficultés fonctionnelles pour les enseignants, les personnels administratifs et vos élus ont conduit à une réflexion générale et à la recherche de solution. Un cabinet de programmiste a été contacté en 2011. Ses propositions ont paru trop coûteuses même si la dernière version dite minimaliste en avait réduit le montant. Une ultime hypothèse limitée à la mise en conformité des bâtiments existants a été évaluée à environ 800 000€ HT. Si elle réglait les principaux aspects techniques obligatoires, elle n’apportait aucune solution aux difficultés fonctionnelles constatées. Considérant alors qu’il fallait continuer à chercher une solution plus satisfaisante, la commune s’est tournée vers le CAUETout ce travail a permis de voir clair sur le coût de la construction d’une école et de l’aménagement des
abords Un avis d’appel à la concurrence pour sélectionner un architecte a été lancé le vendredi 10 avril. 15 architectes ont déposé un dossier de candidature. Trois d’entre eux ont été retenus. Il s’agit des cabinets Franck Plays, Hoge Vincent Rosi et Jean-Marie Bette. Ils ont reçu le programme attendu et doivent déposer une esquisse de leurs projets le 21 août,esquisse qu’ils soutiendront devant une commission en septembre. Nous retravaillerons le projet du lauréat sélectionné ensuite pour aboutir au projet définitif en fin d’année.Le coût de cette première tranche est évaluable à plus d’1 million d’euros largement subventionnable. Un
emprunt sera naturellement nécessaire qui, pour l’ensemble des tranches, ne devrait pas excéder le double des remboursements actuelsJean-Claude Chevalier,
1erAdjoint
________________________
Après un travail d'étude important sur les différentes solutions qui étaient envisageables, la décision a été prise au dernier conseil municipal de Turny de construire une nouvelle école. Un appel d'offres auprès des architectes a été lancé.
« Dès notre précédent mandat, nous avons réfléchi à la meilleure façon de rénover nos bâtiments communaux afin de les mettre aux normes, notamment au niveau de l'accessibilité, et nous avons, pour nous aider, fait appel à un programmiste, rappelle le maire Stéphane Gallois. Un état des lieux des bâtiments communaux a été établi, du point de vue technique et réglementaire. Sont concernés : les écoles, la mairie, le local technique de l'employé municipal et celui des pompiers. Ce travail nous a permis de chiffrer les différentes solutions possibles. »
Début des travaux à l'été 2016Cinq scénarios ont été proposés aux élus. De la rénovation estimée, selon les cas de 100.000 à 800.000 €, à la construction d'un nouveau complexe pour un coût, jugé prohibitif, de 5 millions d'euros. « Nous nous sommes demandé ce que l'on pouvait imaginer pour un moindre coût et nous avons fait appel, dans cette démarche à un architecte du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement du département », explique Jean-Claude Chevalier, le premier adjoint en charge des affaires scolaires.
La solution qui a finalement été retenue est de traiter le problème en trois étapes, en étalant les travaux sur cinq ans. La première consistera en la construction d'une nouvelle école sur le terrain communal, derrière la mairie. La décision est prise, le premier appel d'offres lancé. L'objectif est que les travaux puissent débuter à l'été 2016.
Une deuxième tranche consistera à transformer l'actuelle école maternelle en y aménageant un restaurant scolaire et en y installant le local de l'agent communal et des pompiers. Enfin, la mairie sera rénovée et ses locaux redistribués. (BIM octobre 2017)
« Tous ces travaux seront réalisés sans augmentation des impôts communaux, a insisté le maire. Leur coût estimé à 1,8 million sera financé par un prêt. La situation financière de la commune le permet. »
Extrait BP du 28/04/2015
Bulletin municipaux portant sur la construction de l'école :
BIM d'octobre 2015 P.19
BIM de janvier 2016 P. 17 à 19
BIM de juin 2016 P.21
BIM octobre 2017 Inauguration et présentation de la requalification des anciens bâtiments
Les travaux commenceront en septembre 2016 et l'école ouvrira en septembre 2017
La classe maternelle accueillera 26 petits Turrois et celle de CE1/CE2, 24 enfants du regroupement pédagogique Bœurs-en-Othe, Chailley, Fournaudin, Turny.
Nouvelle école (Avril 2017)
Nouvelle école octobre 2017
Et....L'école Maternelle devient "L'annexe"
Ci dessous, "l'Annexe" après rénovation en 2020