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LA GUERRE DES ECOLES A TURNY EXTRAIT DU QUOTIDIEN "LE BOURGUIGNON DE 1940 Document mis à disposition par Mme CORGERON Gisèle de LINANT Retour chapitre guerre des écoles
"A Monsieur le maire et à M. L'Adjoint. Nous avons reçu avec prière d'insérer : Plus de quinze jours après avoir démissionné de vos
fonctions de conseillers municipaux et avoir fait démissionner vos collègues, vous avez
enfin daigné révéler au public les motifs de votre vaine manifestation. Vous vous en prenez à Monsieur l'inspecteur d'Académie
auquel vous reprochez d'avoir changé d'avis au sujet de la création d'une école
Publique Communale au hameau de Linant.
Il est vrai que primitivement M. L'inspecteur d'Académie a eu des hésitations. Mais
rapidement, il a constaté que vous l'aviez mal informé. Il s'est aperçu que les
renseignements fournis par vous sur la répartition et le mouvement de la population
scolaire étaient absolument inexacts. Son changement d'attitudes est tout à son honneur,
car elle n'a été qu'un hommage rendu à la vérité.
Vous avez soutenu que la création d'une école à Linant ne présente aucune utilité.
Vous saviez cependant, par expérience quotidienne, combien cela est faux.
Personne n'ignore qu'actuellement sur les routes étroites comme celle qui relie Turny à
Linant, la chaussée est forcément réservée à la circulation automobile et hippomobile
et interdite aux piétons. Il en résulte que, pour se rendre à l'école , les jeunes
enfants de Courchamp et de Linant sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres sur les
accotements boueux et marécageux de la route de sorte qu'ils arrivent en classe traînant
des kilos de terre grasse sous leurs chaussures, pitoyablement crottés et mouillés des
pieds aux genoux réduits à grelotter en attendant que leurs vêtements aient séché sur
eux.
Et chacun sait aussi quel travail de nettoiement cela entraîne chaque soir surtout
pour les familles nombreuses pour que les enfants puissent retourner à l'école le
lendemain.
Mais les sentiments d'humanité vous sont inconnus, la propreté ou la santé des petits
sont les derniers de vos soucis.
Aussi, lorsque M. l'Inspecteur d'académie a constaté que pour remédier à cette
situation, les habitants de Linant et de Courchamp n'hésitaient pas à faire le sacrifice
de construire à leurs frais sans aucun recours aux deniers de la commune et de l'Etat,
l'école qu'ils réclamaient depuis cinquante ans, il a compris que vous le
trompiez indignement et , honnêtement, il s'est rangé, avec justice et l'humanité. Le
Conseil Départemental de l'enseignement primaire, à la solution imposée par la justice
et l'humanité.
Vous avez soutenu que Linant n'était pas l'agglomération la plus importante de la
commune de Turny Il suffisait cependant de se rapporter au registre du recensement de 1931
pour constater que le bourg de Turny, dont la population va sans cesse en décroissant
n'avait que 147 habitants tandis que Linant en avait 158, sans compter ceux sur lesquels
vous ironiser si ridiculement en parlant du zèle des jeunes époux.
Ainsi, selon votre très particulière logique , un groupement de 147 habitants, qui n'est
pas la commune, mais un tout petit morceau de la commune a besoin de deux écoles, tandis
qu'un autre groupement un peu plus important, celui de Linant , n'en doit avoir aucune.
Ah !! Vous osez parler de gaspillage des deniers publics ! Mais qui donc s'est rendu
coupable de ce gaspillage ? n'est ce pas vous-mêmes,
Qui donc s'est entêté à reconstruire aux frais de la commune et de l'Etat une nouvelle
école à Turny, alors qu'il y en avait déjà une autre, presque neuve, plus que
suffisante pour recevoir les enfants du bourg et du proche voisinage, et alors que chacun
savait que si une nouvelle école était nécessaire, c'était à Linant et non à Turny.
Cette école de Linant, nous l'avons construite, nous, habitants de Linant à nos frais,
sans rien demander à la commune ni à l'Etat et avant la vôtre. Donc les gaspilleurs
c'est vous. Ceux contre lesquels les contribuables devraient se soulever, c'est vous! Et notre
école, nous voulons qu'elle soit publique et non privée. C'est précisément pour cela
que la loi du 10 juillet 1903 élaborée pour mettre un terme aux fantaisies des
tyranneaux de village qui veulent jouer aux petits Louis XIV, imposera à la commune, quoi
que vous disiez et quoi que vous fassiez non pas la pleine propriété mais la jouissance
scolaire de notre immeuble.
On lit dans votre factum électoral : "Il
parait que la mairie pouvait servir de chambre à coucher à la maîtresse"
Qu'est ce que cela peut bien signifier? Il n'y a pas de mairie à Linant et l'école
de Linant comporte un logement pour l'institutrice. Votre phrase n'a donc aucun sens. Mais
elle veut en avoir un. Et ce sens qu'elle veut avoir ne peut être qu'une abjecte saleté
qui donne la mesure de la noblesse des sentiments de son auteur.
Vous blâmez l'administration académique de n'avoir pris aucune mesure contre la grève
scolaire actuelle des enfants de Linant et de Courchamp. Vous oubliez, Messieurs que, si
une sanction doit être prise c'est contre vous. Car si les enfants ont été
acculés à la grève, c'est parce que vous avez refusé d'installer l'institutrice que
Monsieur l'inspecteur d'académie avait déléguée à Linant le 30 septembre. Vous
n'aviez pas plus le droit de vous refuser à cette installation que vous n'avez celui de
refuser d'établir un acte de naissance lorsque vous en êtes requis. Vous avez failli
à un devoir de votre charge. La responsabilité de la grève s'est à vous qu'elle
incombe. Vous avez fait précéder votre manifeste électoral d'une
nouvelle manoeuvre du genre de celle dont vous êtes coutumiers.
Une pétition certainement inspirée par vous a été présentée à la signature des
habitants du Saudurant et du Fays majeurs et mineurs pour qu'ils protestent contre
l'ouverture de l'école de Linant sous prétexte qu'elle entraînerait la suppression de
celle du Fays. Et vous dites que l'exemple de 1926 fournit la preuve de la certitude
de votre prophétie.
Or cet exemple prouve tout le contraire. En 1926 on n'a pas supprimé l'école du Fays. On
a simplement laissé le poste vacant pendant quelques semaines.
Et cette vacance ayant démontré que la suppression présenterait des
inconvénients intolérables, le service de l'école a été promptement
réassuré.
Personne ne peut donc croire sérieusement que l'administration qui a maintenu l'école du
Fays pourrait avoir l'intention de la supprimer plus ou moins prochainement.
Une école sera certainement fermée à brève échéance, mais ce ne sera pas celle du
Fays ? Ce sera celle qui fait double emploi au bourg dépeuplé de Turny.
Le temps du "tout pour les uns, rien pour les
autre" est passé et bien passé .
Les moyens que vous employez messieurs pour vous assurez un petit succès électoral, sont
de telle nature que ne ferons rien pour vous barrer la route.
Nous avons la loi et le bon droit pour nous. Cela nous suffit. Force restera à la Loi. Le
temps n'est pas loin ou votre victoire d'un jour se changera en une lamentable déroute. Pour
l'association scolaire de Linant Le
Président H. CHEREST. Nota
L'association scolaire de linant courchamp se réunira à l'école de Linant le dimanche
02 janvier à 8h du soir Réponse : Edgard PESCHEUX au groupe d'électeurs Nous avons reçu avec prière d'insérer : Les
conseillers municipaux sortants se représentent aux suffrages des électeurs, répondant
aux désirs de certains, tiennent à exposer ce qui a était fait par le conseil municipal
pendant les six années écoulées.
D'abord, un service régulier d'autobus à été organisé rendant service à tous les
habitants de la commune, plusieurs tournants dangereux ont été redressés, le lavoir de
l'hôpital a été réparé d'une façon efficace, un petit
lavoir a été construit pour la commodité des habitants de Linant, les puits
communaux et les pompes du Bas-Turny et de l'hôpital ont été réparés. Un chemin a
été empierré à Couchamp, des travaux importants ont été effectués à l'école des
filles et à l'école du fays, la liquidation des dépenses
de la construction du réseau électrique a été poursuivie.
Nous nous bornerons à ces principales améliorations faites sans augmentation d'impôt
pour le contribuable, avec impartialité pour tous les hameaux de la commune avec le seul
souci de l'intérêt général.
Dans les questions d'assistance, le Conseil a essayé d'éviter les abus. Il n'y a pas
toujours réussi les lois en vigueur ne le permettant pas on ne peut l'en rendre
responsable. Par contre, il a accueilli favorablement et sans distinction de personnes des
demandes dignes d'intérêt. Si les bénéficiaires n'en on pas toujours profité c'est
qu'ils n'ont pas voulu se soumettre à certaines règle administratives contre lesquelles
le conseil ne peut rien.
Malgré la crise qui a apporté une diminution assez considérable des recettes
particulièrement en ce qui concerne les affouages, nous n'avons pas augmenté les impôts
communaux et nous laissons la caisse communale dans la même situation que nous l'avons
prise en 1929.
Nous n'ignorons pas que des amélioration sont encore utiles, que des projets
pouvant apporter plus de bien être aux habitants pourraient être envisagés dans un
avenir que nous souhaitons prochain. Nous n'avons pas la prétention d'avoir tout
réalisé en 6 ans et par ces temps de crise économique il nous a paru nécessaire de ne
pas augmenter les centimes communaux. Un projet pour la réfection de la mairie et de l'école de
garçon, classé par le Conseil Général est en instance de subvention au ministère de
l'instruction publique. Le ralentissement des subventions accordées est seul la cause que
ce projet n'est pas encore exécuté. Il pourra l'être sans augmentation sensible des
impôts pour le contribuable. Ce sera la tâche du nouveau conseil municipal : Ou
laisser tomber la mairie, ou la réparer, mais il y aura d'ici peu un danger pour
les élèves.
Il ne nous a pas paru possible de répondre favorablement à certains vux des
habitants de Linant et Courchamp demandant la construction d'une école au hameau de
Linant , création motivée par une population scolaire actuellement nombreuse mais qui
n'est que momentanée. La construction de cette école entraînerait d'ailleurs fatalement
la suppression de l'école du Fays , la distance kilométrique rendant possible et
réglementaire l'envoi des enfants du Saudurant à Linant et ceux du Fays à Sormery.
D'autre part, l'Etat n'accorde plus aucune subvention pour la construction d'école neuve
dans les agglomérations rurales (Circulaire ministérielle récente).
La construction de cette école serait à la charge complète de la commune. En
conséquence, il nous paraît sage de ne pas lancer les finances communales dans une
aventure dont les contribuables feraient tous les frais.
Ce compte rendu de notre mandat notre seule polémique électorale. Et pour terminer nous
mettons en garde les électeurs contre les nouvelles fausses et tendancieuses qui
circulent actuellement. Nous mettons en garde les électeurs contre les articles de presse
et les manoeuvres de dernière heure qui pourraient être faits pour égarer l'opinion et
nous laissons les électeurs et contribuable seuls juges de la situation.
Pour les
conseillers municipaux sortants : Edgard PESCHEUX
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