ELECTIONS MUNICIPALES DE MARS 1977 ET FEVRIER 1979 

La commune de Chailley-Turny 4 ans et 8,5 mois d'existence

15 avril 1974 - 31décembre 1978

Contexte

Dans le seul but de réduire le nombre de communes en France -plus de 36000 à cette époque- le gouvernement français versent des dotations globales de fonctionnement ainsi que des subventions d'Etat aux communes qui s'associent, fusionnent.

Les S.I.V.O.M (Syndicats Intercommunaux à Vocation Multiple), financés par le budget de chaque commune adhérente, sont des personnes morales de droit public permettant des regroupements de moyens entre collectivités.

Le S.I.V.O.M n'est compétent que pour des domaines d'action réservés, décidés par les Conseils Municipaux, comme par exemple le ramassage et le traitement des ordures ménagères etc…

ASSOCIATION : moyen de préparer une fusion,

FUSION: entraîne la disparition des deux ou trois communes pour la création d'une nouvelle. Les communes conservent indépendance et liberté d'action.

Une étude présentée sur Internet http://www.ifrance.com/jdartus/ville_disparue/DPT89.htm dans les années 2001 montre que dans le département de l'Yonne entre 1955 et 1980, mais surtout dans les années 1971-1979,               75 communes s'associent, changent de noms ou fusionnent. 13 de ces tentatives de regroupements de communes échouent. TURNY est l'une d'entre elles

Voici maintenant l'histoire fabuleuse et éphémère de la commune de CHAILLEY-TURNY qui durera du 15 avril 1974 - 31décembre 1978.

 

 

En 1971, immédiatement après les élections municipales TURNY, CHAILLEY et VENIZY font des projets d'union.

En séance du Conseil Municipal du 15 mai 1971, un vote à l'unanimité décide la création d’un SIVOM (écho de Turny n°9). Venizy retire sa candidature dans l'année.

Finalement, c'est le principe d'association qui est retenu entre Chailley et Turny (Echo n°12).

Le 24 novembre 1973 le Conseil Municipal, par une phrase lapidaire, « décide d’attendre de nouvelles informations quant à sa fusion avec Chailley ».

Les élus de l’opposition municipale, par le biais de l’Echo de Turny, s’inquiètent du projet de regroupement de communes avec Chailley.

Puis, plus aucune délibération sur ce projet d’union ne figurera sur le registre des délibérations de la commune de Turny ; ce qui peut paraître étonnant, compte tenu de la gravité de la décision.

La réunion du 19 mars 1974 à chailley en présence du secrétaire général de la Préfecture sera très importante voire décisive. Les élus décident :

-          Que le nom de la nouvelle Personne Morale serait « Chailley-Turny »,

-          Que le maire de cette entité serait M. BOURGOIN, et le maire délégué M. DUBOIS. Sur ce dernier point très discuté en séance, il est indiqué que le maire peut déléguer ses pouvoirs au maire délégué, mais qu’il n’est pas obligé. De ce fait, il sera décidé en séance que le maire de Turny conservera ses pouvoirs Réglementaires indiqués à l’article 9 du projet.

-          Que Turny garderait son nom,

-          Qu’il n’y aurait pas d’élections anticipées et que le conseil serait composé de 24 membres. 11  pour Turny et 13 pour Chailley,

-          Que le secrétariat de mairie de Turny serait conservé,

-          Que la date d’effet de l’association  serait le 15 avril 1974.

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La décision des élus d’associer les communes de Chailley et Turny n’apparaît pas au registre des délibérations du Conseil Municipal de Turny.

Ce "mariage dure peu de temps. Le 29 août 1974, les élus de Turny demandent l’arrêt de l’expérience d’association par un vote qui donne les résultats suivants : huit pour la dissolution, deux pour l’association et un bulletin blanc.

Lors de l'élection municipale de mars 1977, la commune de Turny associée à celle de Chailley n'est plus tout à fait Turny.

Parmi les trois listes qui vont s'affronter, tous les candidats sont d'accord pour que Turny retrouve sa souveraineté de commune et ne poursuive pas, jusqu'à la fusion, son expérience d'association avec Chailley.

Le même schéma qu'en 1971 se produit, c'est-à-dire que l'on retrouve ceux qui sont pour Raoul DUBOIS et ceux qui sont contre lui.

La troisième liste, très minoritaire, mais qui pourtant fera pencher la balance, estime qu'il faut sortir de ce clivage « anti ou pro » Raoul DUBOIS.

Au premier tour, les résultats sont extrêmement serrés avec un ballottage complet légèrement favorable aux opposants du Maire sortant.

Après des tractations subtiles, en se fondant avec la liste des "ni pour, ni contre" au deuxième tour, Raoul DUBOIS sauvera cette élection. Cependant, il ne retrouvera pas son fauteuil de Maire.

Maurice PASSERIEUX est élu Maire délégué de Turny pour un an et demi, Monsieur BOURGOIN est élu Maire de Chailley-Turny.

Cette élection passée, le processus de démantèlement de l'association Chailley-Turny commence. Raoul DUBOIS, bien qu’il ne soit plus Maire, en sera un des acteurs principaux, redorant ainsi son blason .

Par délibération du 15 janvier 1977, la confirmation de la délibération du 29 août 1974 est prise et un recours au Tribunal Administratif est décidé à l’unanimité pour permettre à Turny de retrouver son autonomie.

Le 12 novembre 1978, trois délégués furent élus : LAVIGNE Roger, CORGERON Bernard, GRIZARD Adrien.

Ils furent installés le 2 janvier 1979 par le Directeur de Cabinet du Préfet, après lecture de l’Arrêté Préfectoral du 28 décembre 1978 et pour une gestion provisoire de la commune jusqu'aux prochaines élections.

La séparation des communes fut donc effective le 31 décembre 1978.

Les élections municipales eurent lieu les 11 et 18 février 1979, toujours dans la même ambiance. Sur onze sièges, cinq élus se sont ralliés à la cause de Raoul DUBOIS qui retrouva son fauteuil de Maire le samedi suivant ce deuxième tour, après deux ans d'absence sur le devant de la scène.

Son adversaire Monsieur HOCHEREAU obtiendra deux voix et sera deuxième Adjoint, Monsieur SANTANDREU est élu premier Adjoint.

L'opposition découragée ne croit plus à son action.

Le 5 avril 1979, le Conseil Municipal prévoit un règlement financier avec Chailley sur le partage de l’actif réalisé pendant cette courte union.

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Les élus de 1971, deux mois avant le renouvellement de l’assemblée municipale prévu en mars 1977, se prononcent par huit voix contre la poursuite du processus d’association conduisant à la fusion entre Chailley et Turny.

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La nouvelle assemblée élue en mars 1977 décide un recours au Tribunal Administratif

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En avril 1979, un règlement financier entre Turny et Chailley intervient.

    Curiosité du destin ? On ne peut en effet s'empêcher de constater que les élus des collectivités de Turny et Chailley ont souvent été ensembles, ou bien en même temps dans la tourmente. Cet épisode de regroupement des communes en est une illustration. N'est-ce pas un hasard étrange du destin si les deux maires de ces communes voisines, pour des raisons différentes et sans lien, défrayent en même temps la chronique le 28 avril 2000 dans le quotidien L'Yonne Républicaine .

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