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Les autres dépendances de la Commanderie de
COULOURS
Etaient membres de la
Commanderie de COULOURS :
L'ancien Temple de
Mesnil-Saint-Loup;
- L'ancien Temple de Turny;
- La maison du Luteau;
- La maison de Rigny-le-Féron;
- Les
Vallées; - Belleville;
- Maisons du Temple â Sens;
- L'ancienne commanderie de Barbonne;
- La
Forestière; - Beaudement;
- Queudes.
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Le Mesnil-Saint-Loup :
Ancienne
maison de l'Ordre du Temple. Déjà au XIIIe siècle, les Templiers
possédaient des biens à Mesnil-Saint-Loup; ce qui est constaté par des
lettres de Hatton, évêque de Troyes, de l'année 1143, portant qu'un nommé
Drogon le Louche, "Strabo", leur a donné tout
ce qu'il possédait dans un lieu nommé Mesnil-Saint-Loup, "in loco qui dicitur Vesnilinum Sancti Lupi". Ils
avaient là une maison au commencement du XIIIe siècle, alors que, par des
lettres de Pierre, archevêque de Sens, du mois de mars 1207, Raoul
Bressans, chevalier, et Marguerite, sa femme, donnèrent aux frères de la
chevalerie du Temple, demeurant à Mesnil-Saint-Loup, "fratribus militie Templi apud Maisnilium
commorantibus", tout ce qui leur appartenait dans le moulin du
Vicomte à Fruvin, en leur vendant en outre, au prix de 360 livres de
Provins, ce qu'ils avaient à Mesnil, dans la rue "Futeaoite".
Le Commandeur était seigneur et haut-justicier de
Mesnil-Saint-Loup. Il
avait la collation de la cure, et jouissait de toutes les dîmes de la
paroisse. Il ne parait pas que la maison, qui fut détruite au
commencement du XVe siècle, ait été plus tard rétablie. Les terres qui en
dépendaient (200 arpents), la dîme de Mesnil, celle de Somme-Fontaine, des
droits de minage à Villemaur, "apud
Villammauri", à Marcilly, "Marcilliacum", avec les moulins d'Oiselot, rapportaient
en 1338,122 livres, 5 sols 40 deniers par an. En 1783, la terre et
seigneurie de Mesnil-Saint-Loup était affermée 1 , 400 livres.
Turny : Le Temple de Turny était situé au nord du village, au lieu appelé
depuis l'Hôpital; il en dépendait une chapelle, nommée la chapelle de
Saint-Laurent, qui se trouvait entre la maison du Temple et le village.
C'est ce qui a fait appeler parfois la maison de Turny, la
Petite-Commanderie de Saint-Laurent. Le fief de Turny appartenait aux
Templiers, dès le commencement du XIIIe siècle. Il comprenait alors les
moulins de Venesi, "Venesi, aujourd'hui Venezi,
(Yonne)" qui en formaient le principal revenu. Gérard de
Brienne, seigneur de Ramerupt, "dominus de
Ramerici", eut plusieurs contestations avec les frères du
Temple, au sujet de leurs possessions de Turny. Les prieurs de
Sainte-Geneviève et de Saint-Eloi à Paris, choisis pour arbitres, mirent
fin à leurs débats par une transaction, laquelle porte la date du mois de
juin 1236. Dans cet acte, le sieur de Brienne abandonna aux Templiers les
cinq moulins bannaux de Venizy, situés à Lames, "entre
Venezi et Avolles" et s'interdit le droit d'en construire
d'autres depuis Turny jusqu'à Avrolles, "a Turniaco usque
ad Evrolam". II leur concéda en outre le droit d'usage dans les
bois de Saint-Pierre, pour les réparations de leurs moulins, la faculté
d'y prendre chaque jour une charretée de bois, pour les besoins de leur
maison de Turny, et aussi le droit d'herbage, de pâturage et de passage
dans toute la châtellenie de Venizy, jusqu'à la limite de Burs. Les
Templiers devaient, jouir du droit de péché dans leurs moulins, sans être
tenus à aucune réparation des ponts et chaussées, excepté à celle des
planches du pont de Belaine et de Borgeel. Quant à la chasse, elle était
réservée au comte de Brienne qui, toutefois, ne pouvait chasser dans
l'enclos des Templiers; et ceux-ci n'avaient le droit de chasser hors de
leur enclos qu'en compagnie du Grand-Prieur de France ou du commandeur de
Coulours. La maison de Turny, incendiée à la fin du XIVe siècle, fut
reconstruite en 1460, par un frère de l'Hôpital, Jean du Buissel, alors
curé de Turny, qui avait pris à bail les terres de cette maison et le
domaine du Luteau, dont il sera parlé ci-après, moyennant un fermage de 16
livres tournois; et en outre à la charge de rebâtir l'hôtel de Turny ainsi
que la chapelle qui avait également disparu. En 1495, la maison fut
détruite de nouveau, et depuis ne fut plus reconstruite. Il en dépendait
peu de terres, 60 à 70 journaux. Au Commandeur appartenait le
patronage et la collation de la cure de Turny, avec la jouissance des
grosses et menues dîmes. La terre et seigneurie de Turny rapportait,
en 1788, 1,950 livres. Il ne restait alors que trois des cinq moulins de
Venizy : le moulin d'en haut, le moulin d'en bas, et le moulin du
Luteau.
Le Luteau : Ancienne maison du Temple, située à une lieue environ au nord du
village de Turny. Il est fait mention de cette maison dans des lettres de
Guyot Ragoz, sire de Chailley, du mois de mars 1254, par lesquelles
voulant terminer un différend qui existait entre lui et les frères de la
chevalerie du Temple de "Coulooyres", il leur
fit abandon des terres qui lui provenaient du chevalier Guyon de Cortisel,
son frère; lesquelles terres, est-il dit, "sieent aupres
le masun dou Luttel, et touchent à la voie qui vaint de Linant, et va à
Saudurant". La maison du Luteau avait été démolie en 1460.
On la rebâtit plus tard à usage de ferme, laquelle comptait, au siècle
dernier, près de 200 arpents de terre, affermés en 1788, 725 livres.
Rigny : La maison du Temple de
Rigny-le-Féron, devenue membre de la commanderie
de Coulours comprenait, d'après la déclaration de 1338, le gagnage ou la
ferme de Gerbeau et de Rigny, "gagnagium de Gerboyau et
de Regny", la dîme et les terrages du village de Rigny,
"ville de Regniaco", les moulins de Gerbeau,
les prés de Flacy, "de Flaciaco", avec
plusieurs censives et revenus seigneuriaux à Gerbeau et à Rigny. Un
terrier de l'année 1460 nous dépeint l'état de ruine où la guerre avait
plongé Gerbeau. "A l'Hôpital dé Coulours est appartenant ung lieu et
place inhabitable et ruyneux, nommé Gerbreau, membre de ladite commanderie
de Coulours, auquel lieu et place souloit avoir jadis maison manable,
cour, jardins, granches, estables, avecque deux molins à blé estans en
iceluy hostel, lequel estoit fermé de fossez, contenant arpent et demi;
auquel lieu on ne demeura passé cinquante ans et plus, et est tout par
terre en boys et en buissons". Les moulins, comme la maison de Gerbeau, étaient établis sur la petite rivière de
Serilly. Il n'en restait
plus qu'un au siècle dernier, lequel était aflérmé en 1788, avec la ferme
de Rigny, d'une contenance de 188 arpents de terre, 5,500 livres. Le
revenu en 1338 n'était que de 108 livres 3 sols.
Les Vallées : Cette maison, située à une demi-lieue au sud de Bercenay-en-Othe, est
désignée dans la déclaration de 1338, sous le nom de "Vallis Severini", et dans le
Livre-Vert, sous celui de
Vallée. Elle était occupée en 1337, par un frère de l'Hôpital qui en
faisait sa résidence; et en 1376, elle était tenue à vie par un chevalier,
du nom de Jean de Chauvigny, seigneur de Socourt. Par la négligence de
ce seigneur, la maison des Vallées était tombée toute en ruines Un procès
allait s'engager entre lui et Gérard de Vienne, alors Grand-Prieur de
France, lorsqu'il fut convenu entre eux, par forme de transaction, que
Jean de Chauvigny continuerait à jouir jusqu'à sa mort de la maison de
l'Hôpital, à la condition qu'il en paierait la responsion, y ferait les
réparations nécessaires, ainsi qu'à une grange dimeresse appartenant à
l'hôpital, appelée la Grange de Percey, "Percey, (Yonne),
arrondissement, Tonnerre, canton -> Flogny". Les Vallées
formaient, au XVIIe siècle, un domaine seigneurial, comprenant une maison
à deux tourelles, avec 350 arpents de terre au milieu des bois des Vallées
et de Fays. La commanderie possédait encore à Chennegy, "Chenneguy, (Aube), canton ->Estignac" village
voisin, 442 arpents de terre, et aux finages de Bercenay et de Maraye,
"Maraye-en-Othe" 700 arpents de bois, appelés
les bois de Mouclains, de la Croisette près de Champsecour, la
Raye-Sollandry et le bois du Petitl-Noyent. La terre des Vallées, avec
les dépendances dont nous venons de parler, rapportait en 1782, 42,000
livres.
Belleville :
Les Templiers possédaient déjà à Belleville, commune de Prunay (Aube),
des biens qu'ils avaient acquis des religieux du couvent de la
Charité-sur-Loire, lorsque Carnier de Triangle, seigneur de Marigny, et
Hélyssandes, comtesse du Perthois, sa femme, leur cédèrent la terre et
seigneurie de Belleville, "de Bella villa",
pour le prix de 600 livres, monnaie de Provins, ainsi qu'il résulte de
leurs lettres du mois d'août, de l'année 1226. La maison du Temple de
Belleville touchait à l'église et au cimetière du lieu. Elle se trouvait
sur le chemin de Prunay. Cette maison n'existait plus à la fin du XVIIe
siècle. Les terres et friches qui en dépendaient, au nombre de 425
arpents, étaient affermées en 1759, 250 livres seulement.
Sens :
Un
historien de la ville de Sens, M. Ch. Larcher de Lavernade, rapporte que
les Templiers possédaient en cette ville deux maisons : l'une située à
côté de l'hôtel des Abbés de Saint-Remi, rue des Trois-Rois; et
l'autre, dans la Grande-Rue, presqu'en face du couvent des Carmélites.
Ces indications, ajoute-t-il, sont données par un chroniqueur, le curé
Rousseau.
Les maisons des chevaliers du Temple se trouvaient devant l'église de
Saint-Maximin, touchant à des maisons aux religieux de l'abbaye de Vauluisant. C'est ce qui résulte d'une charte de l'année 1288, émanée de
l'official de Sens, par laquelle Guillaume, seigneur de Vaudeurs,
"de Valle Edere", chanoine de l'église de
Sens, et Jean, curé de l'église de Vulains, exécuteurs testamentaires de
feu Jacques de Vaudeurs, décédé chanoine de la cathédrale de Sens,
déclarent avoir vendu, pour remplir les intentions du défunt, aux
religieux de l'abbaye de Vauluisant, "Vallis
Lucentis", ainsi qu'aux frères de la maison de la chevalerie du
Temple de Coulours, "Templi de Callatoriis" :
les maisons de pierre, domos lapideas, qui appartenaient à feu Jacques
de Vaudeurs, situées devant l'église de Saint-Maximin de Sens, "ante ecclesiam Sancti lylaximi Senonensis", contiguës à
la maison de la chevalerie du Temple, "domui mililie
Templi contiguas", y tenant d'un côté et de l'autre au puits,
près du chemin qui menait à la dite église et aussi au chemin, cheminum,
par où on se rendait à la cour du Roi de France, "ad
aulam domini regis Francie"° et une autre maison ou grange,
bâtie en bois, "domum sen granchiana ligneam",
tenant aux maisons précédentes. Cette vente est suivie d'un partage,
par lequel les religieux de Vauluisant sont assignataires des maisons de
pierre, tenant à la maison des Templiers; et ceux-ci ont pour leur lot la
grange ou maison de bois qui tenait à leur hôtel. En 1788, les maisons
du Temple étaient louées 600 livres.
Barbonne : Ancienne
commanderie. C'était, dès l'origine, une grange ou ferme qui avait été
donnée aux Templiers, par Thibaut, comte de Blois, avec un pré et une
charrue de terre; le tout situé à Barbonne, entre Sézanne et
Chantemerle,
"apud Barbunam inter Sezanam et Canlumerlum".
La charte qui contient cette donation n'est pas datée, mais elle
paraît avoir été rédigée à la fin du XIIe siècle. Longtemps avant
cela, les Templiers possédaient des biens à Barbonne. Hatton, évêque de
Troyes, par ses lettres de l'année 1143, que nous avons déjà citées, leur
avait confirmé entre autres donations, celle des dînes de Barbonne, faite
par Roselin, fils de Raoul de Sézanne et consorts. D'un autre coté,
ils avaient acheté de Manessier, prévôt de l'église de Saint-Etienne de
Troyes, avec le consentement du chapitre de cette église, la terre de
Garin de Malfilatre, "terram, Garini
Malifiliastri", située à Barbonne, ainsi qu'il résulte d'une
charte confirmative de cette vente, par Henri, comte Palatin de Troyes, de
l'année 1164. Le domaine de Barbonne consistait en une maison à usage
de ferme, dans un grand enclos entouré de murs, situé à un quart de lieue
de l'église du village. On voyait dans la cour une chapelle dédiée à saint
Jean, où l'on disait encore, au siècle dernier, trois messes par semaine.
Les terres du domaine, au nombre de 115 arpents, étaient affermées avec là
maison, 88 livres 7 sols en 1495 ; et 800 livres en 1738. Trois membres dépendaient de l'ancienne commanderie de Barbonne :
le domaine de la Forestière; la terre et seigneurie de Baudement;
et la maison de Queudes.
La Forestière : Ce domaine, situé à une lieue et demie de
Barbonne, fut acquis par les
Templiers d'un seigneur, du nom de Jacques du Pont, "de
Pontibus", qui leur céda sa terre de la Forestière, "terram suam de Foresteria", et tout ce qu'il possédait
au terroir du dit lieu, en hostises, coutumes, dîmes, etc., ainsi qu'il
résulte des lettres du doyen de Pont-sur-Seine, du mois de septembre 1233.
La maison de la Forestière, qu'on appelait au XVe siècle, l'Hôpital
des Bois, était située au lieu dit le Buisson-Richard, et tenait au chemin
royal. Elle n'existait plus en 1532, et les terres qui en dépendaient, au
nombre de 480 arpents, étaient affermées en 1788, 408 livres.
Beaudement :
C'était une des premières terres que les Templiers possédèrent en
Champagne. Elle provenait d'un seigneur, nommé Lethericus de Beaudement
qui, par ses lettres de l'année1133, déclara donner à Dieu et aux frères
de la chevalerie du Temple, tout ce qu'il possédait à Beaudement,
"apud Baldimentum", et tout ce qu'il pouvait
avoir depuis ce lieu jusqu'à Chantemerle, tenu en fief de André le
Sénéchal. Léon et Eustache, fils du donateur, approuvèrent et
confirmèrent cet acte de libéralité, moyennant cent livres qu'ils reçurent
des Templiers, avec une villa, appelée Dolgast, que André le Sénéchal
avait lui-même déjà donnée au Temple. II était convenu que Dolgast serait
la propriété d'Eustache, et qu'à sa mort, s'il n'avait pas d'enfant, cette
villa ferait retour aux Templiers. La maison de Beaudement et la
chapelle qui s'y trouvait, n'existaient plus en 1460. II ne restait alors
que les terres, d'une contenance de 158 arpents, dont la plus grande
partie fut donnée à cens et rente perpétuelle, comme on le voit par un
terrier de 1678.
Queudes :
On
lit dans un état des biens de la commanderie de Barbonne, dressé en 1460 :
La maison a été détruite pendant les guerres du XVe siècle, ne fut
jamais rétablie. Ce que les Hospitaliers possédaient en ce lieu, ils
le tenaient des Templiers qui avaient acheté, en 1209, des religieux de la
Charité-sur-Loire, tout ce qu'ils avaient à Queudes, "apud Cubitos", en domaine, justice et seigneurie.
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