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LE CHATEAU DES VARENNES

L'histoire de cette demeure ne doit pas être recherchée à l'époque féodale ni se confondre avec la chronique des seigneurs de Turny.

En effet, si ce bâtiment a toutes les caractéristiques d'un château avec ses larges fossés remplis d'eau, son pont-levis, ses murs épais, ses meurtrières et ses tours, il n'en demeure pas moins que cette bâtisse de construction récente n'a jamais eu à protéger ses enceintes des attaques ennemies.

Aujourd'hui, le Château des varennes est inscrit sur la liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques par Arrêté du 16 novembre 2015 (JORF n°0095 du 22 avril 2016 NOR: MCCC1610377K Texte N°55 Page22) 

a) Historique du château des Varennes.

Avant 1750, Linant formait une terre seigneuriale à laquelle était rattaché le lieu-dit des Varennes.

A partir de 1750, ce domaine devint la propriété de Michel Armand SALLOT DE MONTACHER et de son épouse Geneviève Victoire DE VIZIEN.

Cet homme d'affaires de la bourgeoisie pré-révolutionnaire sut développer et donner de la valeur à ce territoire qui prit de plus en plus d'importance, jusqu'à donner à la demeure, vers la fin du XVIIIème siècle, les allures d'un château.

François GENREAU ((François GENREAU - Président de la S.A.H.V.C.B ) d'après les notes de Nicolas SALLOT DE MONTACHET explique que certains décors, meubles et boiseries, ont été rapportés au château des Varennes après sa démolition. On peut constater que la matière première utilisée pour la construction de cet édifice provient sans doute aussi du château du Bas Turny, , comme en atteste les figurines que l'on retrouve également sur une bâtisse (maison Barrochin)  au centre du bourg de turny

De même, la qualité du calcaire utilisé montre que l'origine des matériaux semble  être la même que celle du château du Bas Turny , nécessitant un entretien permanent du fait de la fragilité de ces pierres.

Le fils, Denis Marguerite SALLOT DE MONTACHER, né à Sens en 1776, époux de Anne Elisabeth LE MUET DE MAUROYE, conseiller municipal en 1822 et juge au Tribunal de Première Instance de Troyes, continua de développer l'affaire de ses parents. Il fit notamment construire sur le ruisseau de Linant une usine hydraulique qui battait le grain, le nettoyait et faisait la plus grande partie des huiles avec le lin récolté dans les environs. Ce moulin fabriquait également du Tan à partir de l'écorce de chêne provenant de la forêt d'Othe.

Denis SALLOT DE MONTACHER, dont certains conseillers municipaux se plaindront auprès du Marquis DE GARVILLE - Préfet de le Yonne-, est accusé de réaliser le chemin de sa ferme avec les deniers communaux .

Denis Marguerite SALLOT DE MONTACHER mourut en 1854. Son fils Denis Marie Nicolas, né en 1798, est Substitut du procureur du roi à Troyes. Il épouse Marie Stéphanie LOMBARD et continue l'exploitation de la ferme des Varennes.

Après la mort de Denis Marie Nicolas en 1882, son fils Pierre Anne Armand né en 1833 et son épouse, Marie Berthe BOUILLEROT DES BOUIS, vécurent quelque temps du produit de leur domaine des Varennes

Pierre Anne Armand SALLOT DE MONTACHER fut élu Maire de Turny en 1860 jusqu'en 1870 date à laquelle il dut, avec son épouse, quitter leur terre des Varennes de rapport insuffisant, à destination l'Algérie où il devint régisseur du domaine "El Fahoul" dans l'arrondissement de TLEMCEN.

Après leur mort en juillet et octobre 1891, la propriété dont la succession restait vacante fut vendue dans sa totalité, le 10 juillet 1892, à Mlle Eugénie Victoire MOCQUOT de Saint-Florentin : le château et son mobilier, la ferme des Varennes, une ferme du Bas Turny, les prés et terres attachées à ces fermes.

Le 30 juin 1901 les biens furent vendus par Adjudication. Les terres et les fermes aux paysans. Le château fut cédé pour 1200 francs pour démolition à Mme Marie Célestine MANIGAULT et M. Emile GENEVE son époux artisan maçon couvreur.

Après avoir retiré les balcons et autres pièces, Emile GENEVE s'en dessaisit par acte notarié le 24 août 1902 au profit de Monsieur André Pierre CAPELLE, et Mme Eugénie ROUSSEAU 12 rue de Tilsit PARIS et  tapissier de profession

Lors du décés de M. et Mme CAPELLE respectivement  en mars 1917 et mars 1913 et en l'absence d'héritier ce château fut vendu en mai 1931 pour un montant de 28200 francs par acte notarié d'Adjudication à Monsieur NEBULONI Francis  industriel , demeurant à Paris 3 rue Dagorno, et qui utilisait cette habitation pour les vacances.

Son fils Jacques NEBULONI, médecin généraliste à NEUILLY PLAISANCE en Seine ST Denis,  propriétaire par acte de donation à partir de 1961, utilisera également cette demeure comme résidence secondaire pour les vacances et les week-end.

En semaine, un couple de gardiens d'origine polonaise M. et Mme GIERASIMCZYK, veillaient à la sécurité du château et intervenaient à titre préventif contre le braconnage de la pêche. En effet, les fossés de ce château contenaient grand nombre de carpes et de gardons dans les années 1960.

Après une promesse de vente en 1987 , Jacques NEBULONI pour un montant de 600 000 francs procède en 1988 à la vente de ce domaine à Monsieur Philippe PAZZONI Directeur Commercial et Melle Sylvie LIGON, Directrice Artistique demeurant à FONTENAY SOUS BOIS .

Il convient de noter qu'avant de vendre ce bien un constat  d'huissier avant vente a été réalisé en Décembre 1987. Ce constat permet de dresser un état des lieux des bâtiments en cette fin d'année 1987   

En 1993, aucun entretien n'est réalisé et certains bâtiments menacent ruine. Une bâtisse n'a plus de couverture et l'eau de pluie amorce son oeuvre destructrice sur les poutres de bois.

Plan intérieur du Château (avril 1936)

Il n'a pas été retrouvé de plan  ancien concernant le château des varennes, à l'exception d'un relevé effectué en avril 1936 par M. FLOUR monteur 14 rue victor MUSSEAULT à FONTENAY SOUS BOIS et  pour les besoins de l'installation d'un chauffage central par circulation d'eau chaude ; chauffage central qui n'a d'ailleurs jamais été installé.

Ce plan nous montre ainsi l'existence de plus d'une vingtaine de pièces sur deux étages sur la façade d'entrée côté Pont Levis ainsi qu'une quinzaine de pièces sur deux étagesur la partie  nord-Est du bâtiment  et enfin environ 26 pièces dans le bâtiment Sud-Ouest également sur deux étages

b) Extérieur du château des Varennes

Le château des Varennes s'inscrit dans un rectangle de 50 mètres de long et de 25 mètres de large. Il est protégé par des fossés d'environ 8 mètres de largeur.

Ces fossés sont alimentés par le ruisseau de Linant grâce à un système de vannes. Avant 1982, des carpes de dix à douze livres ainsi que des brochets vivaient dans ces eaux calmes.

En septembre 1982 le propriétaire des lieux adresse un courrier à la Direction Départementale de l'Agriculture de l'Yonne (Police des eaux) s'étonnant que le propriétaire de la ferme en face le château ait perçé  la partie inférieure du barrage sur "le ruisseau de Linant" et installé une buse de diamètre 300cm. abaissant ainsi le niveau du ruisseau et supprimant de ce fait l'alimentation des douves du château des varennes. (voir documents)

Ainsi, mal alimenté en eau courante, la vase comblant chaque année un peu plus ses douves, la profondeur est en 1993 de 20 cm d'eau seulement par endroit et un mètre maximum en d'autres points.

c) Photographies du  château des Varennes

 

 

 

 

Vue depuis le cimetière (décembre 1993)

 

 

                                                                                        année 1982                                                                                                                                Année    2011

 

 

Les années 1970-1980,  2011: une lente dégradation

Photo Amélie MOREAU 2009

 

La ferme des Varennes : l’entrée ( photo février 1994)

Cette ferme a fait l'objet d'une restauration vers la fin des années 1990

La ferme des Varennes : l’entrée ( photo décembre  2003)

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