L'extrême Sud du territoire de Turny est bordé d'une bande étroite de cénomanien allant de la pointe du Croissant jusqu’à la départementale n°334.

Ce cénomanien (craie de Rouen) se retrouve au Champlain dans une zone située au Sud-Est de la commune, depuis les Maraults jusqu'au Bas Turny. Il est limité par la Brumance au Nord (vert clair).

Le cénomanien, se composant de craie tuffeau jaunâtre assez homogène pour donner du moellon, forme le sommet des collines aux environs de Saint-Florentin.

A la partie supérieure, on trouve 15 mètres environ de craie grise à silex bleuâtre avec des fossiles Holaster subglobosus où l'on a recueilli Acanthoceras Rothomagense.

Au-dessous se trouve le niveau à holaster nodtilosus (5 à 10 mètres) où l'on observe une faune fossilisée très variée, dont les principales espèces sont Scaphites aequalis, SchloenBachia varians, Acanthoceras mantelli, Hoplites falcatus, Turrilites tuberculatus, T bergerie T. costatus, Inoceramus striatus, Neithea dutemplei.

La rive gauche de la Brumance, à l'extrême Sud, est formée d'argile de Gault et de Marne de Brienne. Le passage très progressif de l'une à l'autre conduit sur la carte à les grouper sous la même teinte (bleu gris).

Les marnes de Brienne forment toujours la base des collines crayeuses (15 à 20 mètres environ). Elles étaient autrefois exploitées aux environs de Saint-Florentin pour la fabrication des tuiles (les tuileries). Elles ont fourni une faune fossilisée assez riche : Inocermus Sulcatusp Pycnodonta Vesiculosa, Lima Raulini, Neithea Quinquecostap Plicatula pectinoldes, Solarius Ornatum, Schloenbachia Inflata.

Sur la rive droite de la Brumance jusqu'à Turny, puis sur la rive droite du ruisseau de Linant s'étalent des formations superficielles de versant (jaune). Ces dépôts dérivent des formations résiduelles à silex qui empâtent sur de vastes surfaces les zones d'affleurement de la craie.

Ces formations sont composées de petits cailloux anguleux empruntés aux couches voisines et enrobés dans une argile jaunâtre. Désignées localement sous le nom d'arènes, elles sont accidentellement cimentées en un pouding, par pénétration de carbonate de chaux amené par les eaux d’infiltration.

Entre les deux rives de la Brumance et du ruisseau de Linant se retrouve cette formation superficielle de versant avec une dominance de cénomanien.

Le lit des cours d'eau se compose d'alluvions récentes. Il est formé de cailloux calcaires, de galets de granulites (blanc).

Le centre du territoire est formé d’argile (bleu gris) et de marnes, surtout sur les bordures Est et Ouest de la commune. Une bande de dépôts meubles précédemment décrite (jaune), traverse la commune en son milieu et se ramifie en bandelettes jusqu'au Nord-Ouest du Saudurant.

Les silex de la craie sont peu fréquents dans ces limons ou argiles ocreux. Du minerai de fer, jadis exploité ainsi que l'attestent les débris de scories, accompagne cette formation.

L'extrême Nord boisé par la Forêt d'Othe est surtout composé d’argiles décalcifiées (vert).

Cette formation donne sur place des silex tranchants, en rognons, écaillés par les entrechoquements ou émoussés par l'attaque des eaux sauvages et de la pluie. Suivant leur texture, ils sont à rapporter au Turonien ou au Sénonien.

Les craies décalcifiées ont été dans cette région l'objet de multiples remaniements, actions dues au voisinage des dépôts Fluvio-marin du Sparnacien. Par suite, les limites de leur couche originelle sont délicates à définir sur le terrain.

Entre le Fays et le Saudurant, s'étale une bande de Turonien en forme de crochet sur toute la côte (gris clair).

Le Turonien comprend

1) Une zone supérieure -25 à 30 mètres- de craie cassante dure à cassure parfois subchondoïde, sans silex.

2) Une zone moyenne -25 mètres- à silex de couleur claire, blond ou gris.

3) Une zone inférieure -40 mètres- de craie grise marneuse sans silex. Fossiles

Prionotropis Papalis, Inoceramus Labiatus,

Au Nord du Fays, on retrouve du Turonien ainsi que des limons de plateaux. Ces différents sols sont noyés dans les craies décalcifiées de la Forêt d'Othe.

Comme en témoigne la description géologique du territoire illustrée par la carte, le sol et le sous-sol de la commune de Turny sont extrêmement variés.

Autrefois, la composition du sol était très importante pour les cultures. Les différentes espèces de plantes à exploiter, tout comme les rendements, dépendaient de ces lieux plus ou moins fertiles.

Cette évidence est moins perceptible en cette fin du XXème siècle en raison de l’apport massif d'engrais et autres composants qui viennent compenser les carences des sols.